Ed Sheeran – Play

Après « Subtract » et « Autumn Variations », Ed Sheeran revient avec « Play », premier album d’une nouvelle série intitulée « boutons de télécommande ». Ce nouvel opus promet une évasion musicale, mêlant rythmes d’Asie du Sud et de l’Ouest à une énergie entraînante et des refrains mémorables. L’album débute par une intro (« Opening ») où l’artiste aborde franchement ses épreuves personnelles – décès et maladie – tout en rappelant ses victoires. L’histoire, claire et poignante, évoque une renaissance et une soif d’expériences nouvelles.

Le résultat est un disque qui témoigne de l’artiste polyvalent, réussissant à conserver sa signature mélodique, tout en explorant de nouveaux horizons musicaux. On retrouve son talent pour créer des tubes accrocheurs, passant d’un fingerpicking confidentiel à des passages rap puis soul et folktronica. Toutefois, une partie importante de l’album est consacrée à de splendides ballades, impeccables mais parfois répétitives.

« Play » brille par ses explorations musicales audacieuses. Des collaborations comme « Sapphire » (avec Arijit Singh) et « Don’t Look Down » (co-écrit avec Fred again…) introduisent des influences globales et une énergie psychédélique, permettant ainsi à la voix de l’artiste d’émerger. « Symmetry » et « Azizam » expriment une ouverture aux sons orientaux, enrichissant la palette sonore, mais sans véritablement décaler l’album de sa trajectoire.

Entre ces excursions sonores, Sheeran revient aux émotions profondes, comme dans « Old Phone » et « In Other Words ». D’autres pistes comme « A Little More » témoignent d’un album plus complexe, exposant une colère contenue mais salutaire. L’album « Play » est une tentative d’ouverture à de nouveaux horizons, mais reste prudent à certains moments, comme si l’artiste devait rassurer le public et ses algorithmes.

En définitive, « Play » est un travail réussi: Sheeran retrouve sa force et propose des chansons transfrontalières captivantes, ainsi que des ballades touchantes. Cependant, ce disque reste un compromis. La curiosité est là, mais ne dicte pas l’ensemble de l’œuvre. L’album dégage une certaine maîtrise et contient de véritables moments forts, mais l’audace, l’originalité, sont parfois absentes, ce qui laisse à regret le sentiment qu’un pas de plus aurait pu le propulser à un autre niveau.