AC/DC : Le coup d’envoi de la tournée « Power Up » en Australie secoue les sismographes

Le concert d’AC/DC à Melbourne fait vibrer les sismographes australiens

MELBOURNE, Australie – Le retour triomphal d’AC/DC sur la scène australienne après une décennie d’absence a littéralement fait trembler la terre. Le concert inaugural de la tournée « Power Up », donné le mercredi 12 novembre au Melbourne Cricket Ground (MCG), a été détecté par un sismographe local, comme si les riffs endiablés du groupe avaient provoqué une mini-secousse tellurique.

Adam Pascale, scientifique en chef du Centre de recherche en sismologie de Melbourne, a confirmé cette anecdote rock’n’roll auprès de l’Australian Broadcasting Corporation (ABC). Installé à Richmond, à seulement trois kilomètres du stade, son équipement a capté des vibrations dans la plage de 2 à 5 hertz. « Les ondes sonores ressenties par le public et les sensations physiques qu’elles procurent sont similaires à ce que perçoivent nos sismographes. Nous détectons les mouvements du sol, pas le bruit aérien. Les enceintes posées au sol diffusent des vibrations qui se propagent dans la terre, et la foule qui saute en rythme y ajoute son énergie », explique Pascale.

Il précise que l’effet est amplifié lorsque le public « rebondit à l’unisson », transformant le concert en une véritable onde de choc collective. Même lors d’événements sportifs comme la Grande Finale de l’AFL au MCG, des signaux similaires sont enregistrés, mais l’enthousiasme des fans d’AC/DC a rendu la détection particulièrement nette. Un résident situé à environ dix kilomètres du lieu a même rapporté avoir entendu les échos du show depuis chez lui, preuve de l’intensité sonore déployée.

Pour contextualiser, Pascale note que les plus fortes vibrations captées par son centre proviennent… des trois soirées de Taylor Swift au MCG en 2024. Un clin d’œil ironique à la puissance des mégastars pop face aux légendes du hard rock.

Une production monumentale pour une tournée mythique

La tournée « Power Up », nommée d’après l’album éponyme de 2020, est un véritable colosse logistique. Selon Billboard, elle nécessite 300 tonnes d’acier pour monter la scène, avec 28 tonnes de systèmes de son et d’enceintes qui déferlent des décibels titanesques. Une équipe de 155 personnes s’active chaque soir, consommant 500 kW d’électricité pour illuminer et faire rugir le spectacle.

AC/DC n’avait plus foulé les scènes australiennes et néo-zélandaises depuis 2015, lors de la tournée « Rock Or Bust ». Cette fois, le groupe assure cinq dates en Australie : après Melbourne, cap sur Sydney, Adélaïde, Perth, et une clôture explosive à Brisbane le 14 décembre. Les premières parties varient pour chaque ville : The Casanovas à Melbourne, Large Mirage à Sydney, Oscar The Wild à Adélaïde, The Southern River Band à Perth, et Headsend à Brisbane. Le groupe punk Amyl and the Sniffers assurera un soutien constant tout au long du périple.

L’album « Power Up », sorti en novembre 2020, a marqué un retour en force. Produit par Brendan O’Brien (qui avait déjà œuvré sur « Black Ice » en 2008 et « Rock Or Bust » en 2014), il a été enregistré en six semaines aux Warehouse Studios de Vancouver en 2018. Il a conquis les charts, atteignant la première place en Australie via l’ARIA et dans 20 autres pays, avec un troisième numéro un sur le Billboard 200. Vendu à des millions d’exemplaires, il a figuré dans les tops annuels de Rolling Stone et Consequence of Sound, et a récolté trois nominations aux Grammy pour « Best Rock Album », « Best Rock Performance » et « Best Music Video » (pour « Shot In The Dark »).

Un comeback après les tempêtes

Cette tournée 2024 est la première avec une formation renouvelée. Brian Johnson, le chanteur emblématique, est de retour après avoir dû quitter la scène en 2016 en raison de problèmes auditifs. À ses côtés, Angus Young, le fondateur et guitariste lead, Stevie Young (neveu de Malcolm, qui s’est retiré en 2014 pour raisons de santé), le batteur Matt Laug (arrivé en 2023 pour remplacer Phil Rudd) et le bassiste Chris Chaney (ex-Jane’s Addiction, qui a pris la suite de Cliff Williams en 2024). Williams, retraité depuis la fin de « Rock Or Bust » en 2016, avait fait une brève apparition pour l’album et le festival Power Trip en 2022.

L’Europe a déjà vibré au rythme d’AC/DC cette année : 2 millions de billets écoulés pour 24 dates, après 1,7 million vendus en quelques jours. Dix shows à guichets fermés en Amérique du Nord et 15 en Europe ont précédé ce retour aux sources australiennes.

Fondé le 31 décembre 1973 avec un premier concert au Chequers Nightclub de Sydney, AC/DC reste une icône du rock, avec plus de 200 millions d’albums écoulés dans le monde. Leur opus « Back In Black » (1980) est l’album le plus vendu par un groupe de l’histoire, avec 50 millions d’exemplaires, et le troisième au overall tous artistes confondus. Inductés au Rock and Roll Hall of Fame en 2003, les Australiens continuent de remplir des stades sur tous les continents, générant des milliards de streams annuels.

Ce concert sismique à Melbourne n’est que le début d’un feu d’artifice qui promet de faire trembler l’Australie entière. AC/DC prouve une fois de plus que leur énergie est intarissable – et contagieuse !