« Les plateformes n’ont aucune valeur sans les humains » – Streaming, intelligence artificielle, exploitation : Ash Avildsen (Sumerian) dénonce une industrie dominée par les profiteurs

Mobilisation contre l’IA dans la musique : un cri d’alarme lancé par le patron de Sumerian Records

Ash Avildsen, le fondateur du label Sumerian Records, exhorte les artistes et les maisons de disques à s’unir pour contrer les majors et les services de streaming qui encouragent la propagation de créations musicales issues de l’intelligence artificielle (IA).

Une critique virulente de l’industrie dominée par l’IA

Le 5 décembre, sur les réseaux sociaux, Ash Avildsen a exprimé une opposition ferme à la promotion, par certaines plateformes et grandes maisons de disques, d’artistes virtuels entièrement conçus par IA. À la tête de Sumerian Records, il pointe du doigt un secteur « piloté par des intérêts actionnariales », où les talents humains sont progressivement marginalisés au bénéfice de contenus artificiels dénués d’âme.

Dans un message étayé, il déclare : « Nous ne pouvons pas rester muets face à la dévalorisation persistante de la musique humaine par ces géants corporatifs. » Il regrette particulièrement le succès fulgurant de formations comme Bleeding Verse, qui totalisent des centaines de milliers de streams sans pour autant bénéficier d’une véritable équipe créative ou d’une présence humaine authentique.

Pour lui, le modèle économique du streaming repose non sur une rétribution juste par audition, mais sur un mécanisme biaisé qui avantage les acteurs déjà installés. Il illustre ce dysfonctionnement par une analogie percutante : « Imaginez un live où une machine monte sur scène avant vous, et où vous devriez diviser les gains avec un simple programme informatique. »

Vers une riposte concrète en janvier

Connu pour avoir propulsé des formations emblématiques telles qu’Asking Alexandria, Animals As Leaders ou Bad Omens, Avildsen va plus loin que les reproches. Il promet la révélation, dès janvier, d’une initiative innovante visant à redéfinir les lancements de disques et de clips vidéo. Cette approche ambitionne de tracer une ligne claire entre les œuvres humaines et les productions automatisées, inaugurant ainsi une ère plus protectrice pour la création authentique.

« Les plateformes et distributeurs n’ont de valeur que grâce aux humains et aux efforts incessants des équipes qui les soutiennent. Il est urgent de le rappeler à ceux qui cherchent à en profiter », affirme-t-il en conclusion, tout en provoquant ouvertement les dirigeants du secteur : « Je suis disposé à un débat en direct avec n’importe quel PDG ou responsable sur cette menace posée par l’IA. »

Cette intervention récente s’inscrit dans une démarche engagée depuis plusieurs mois. En février dernier, Avildsen avait déjà fustigé les majors et Spotify, les accusant d’avoir « trahi les artistes » au profit d’accords financiers juteux.