Pink Floyd : “Aucune chanson, aucune mélodie” – Nick Mason évoque le désordre de l’enregistrement de Wish You Were Here

À l’occasion des 50 ans de Wish You Were Here, Nick Mason se confie sur une ère de stagnation créative et d’expérimentations hasardeuses, contrastant avec le statut emblématique que l’album a conquis au fil du temps.

“Aucune chanson ni mélodie en vue” : Nick Mason décrypte les origines tumultueuses de Wish You Were Here

Dans un entretien donné à Mojo, Nick Mason confesse que la production de Wish You Were Here s’est avérée extrêmement ardue : “C’était comme buter contre un mur de briques. Nous n’avions rien de concret en tête. Pas de chanson, pas de mélodie…” À ses yeux, le groupe aurait mieux fait de repousser leur rentrée en studio pour étirer la tournée de The Dark Side of the Moon : “Nous avons procédé à l’envers total.”

Éreintés, les musiciens ont enchaîné des mois à Abbey Road en capturant des bruits anodins – du verre raclé, des sprays d’aérosol, des pages de journaux chiffonnées – sans avancer d’un iota. C’est Roger Waters qui a débloqué la situation, en proposant de structurer l’album autour de Shine On You Crazy Diamond et du concept d’absence, un thème qui faisait écho à l’humeur collective du quatuor.

“Une inertie palpable en studio” : David Gilmour témoigne de cette phase difficile

David Gilmour exprime un sentiment proche dans une discussion avec NPR : “Nous étions dans un curieux état d’esprit. Une vraie torpeur régnait en studio.” Suite au triomphe fulgurant de Dark Side, le groupe luttait pour retrouver son élan, laissant place à une forme d’indifférence. Cette distanciation imprègne d’ailleurs l’ambiance globale de l’opus.

Cinquante ans jour pour jour après sa parution, Wish You Were Here demeure un pilier de la discographie de Pink Floyd. Une édition commémorative, baptisée Wish You Were Here 50, est commercialisée dès à présent. Proposée en 3LP, 2CD, Blu-ray, versions numériques et un coffret Deluxe, elle inclut un remix en Atmos par James Guthrie, des enregistrements live remasterisés par Steven Wilson, ainsi que diverses démos et morceaux inédits.

Syd Barrett, apparition surprise

Nick Mason évoque également l’arrivée imprévue de Syd Barrett, transformé au point d’être méconnaissable : “Je sortais tout juste d’une session de batterie. En entrant dans la cabine de mixage, je ne l’ai pas identifié. C’est Dave qui m’a glissé : ‘Nick, c’est Syd.’” Un moment poignant pour l’équipe, qui œuvrait à l’époque sur un morceau directement inspiré par leur ex-leader.

Une image de cette rencontre orne le coffret Deluxe, aux côtés d’un abondant matériel d’archives. Un témoignage touchant, soulignant combien Barrett continue d’imprégner l’essence même de l’album.