Pays : Allemagne
Style : Métal gothique
Note : 8/10
Date de sortie : 26 août 2022
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Cela fait maintenant quelques jours que j’écoute cet album, un treizième album, espérons-le chanceux, pour un groupe que j’ai beaucoup apprécié au début du siècle, et il m’a beaucoup plu. Ma première écoute était un peu décevante, mais chaque fois que je l’ai écouté, il s’est amélioré jusqu’à ce que j’aie du mal à passer à l’album suivant dans ma liste de lecture. Cependant, bien que j’apprécie chacun des dix titres proposés, leurs accroches étant devenues de vieux amis, je considère toujours cet album comme un morceau complet de quarante minutes de métal gothique et lugubre plutôt que comme un ensemble de chansons.

C’est surtout parce qu’il est d’une cohérence absolue. Wall of Gloom met les choses en marche avec style, une ambiance agréablement dense flottant autour du chant suppliant de Julian Larre, qui avait fait des débuts très efficaces sur l’excellent Bleeding the Stars de 2019. Ces voix ne sont pas seulement émotionnelles, elles nous touchent activement, nous impliquant dans les histoires que chaque chanson a à raconter, chacune d’entre elles tournant d’une manière ou d’une autre autour du thème de l’album, à savoir la possibilité de prendre du recul et de disparaître, ce qui est compréhensible en ces temps troublés.

Les riffs sont sombres et lugubres, mais il y a un vernis gothique décadent qui recouvre le tout. Ce n’est que de l’humeur et cela contribue à la densité de ce son, car il n’est pas seulement lourd en termes musicaux, il est lourd comme s’il avait été fabriqué à la main à partir d’acajou poli et de velours profond qui ont un poids à la fois dans le sens physique et dans le poids du temps. Ils en ont vu beaucoup. Cela vient en grande partie de la toile de fond qui fait allusion aux tempêtes, au brouillard et à d’autres choses qui peuvent nous cacher aux yeux du monde, comme une petite créature qui disparaît facilement dans la grandeur de la création.

C’est là sur The Vastness of Infinity, là où ça devrait être, mais c’est présent tout au long de l’album. Ce morceau se démarque un peu parce qu’il ramène l’album à son son de base après que quelques chansons l’aient un peu modifié. Les quatre premières chansons sont toutes remarquables mais font un travail très similaire de manière très similaire, de Wall of Gloom à In a Lengthening Shadow. Ils sont tous exactement comme ce que j’ai suggéré dans mes deux derniers paragraphes. Mais The Curtain of White Silence a une approche vocale différente et Unseen une autre. Je préfère de loin le second au premier et, bien qu’il soit difficile de choisir des favoris ici, on peut dire que c’est celui-là que je préfère le moins.

Ce que fait The Curtain of White Silence, c’est prendre le style vocal émotionnel de Larre et le passer à travers un filtre emo. C’est toujours émotionnel, mais on passe d’une plaidoirie élégante à un gémissement peu sophistiqué. Ce n’est pas un bon changement, mais il n’est pas en contradiction avec la musique qui le sous-tend. Peut-être que les enfants des années 90 l’apprécieront plus que moi. Unseen va dans l’autre sens, en alourdissant le chant pour le transformer en grognement, soulignant le fait qu’une grande partie de ce son est le genre de métal gothique qui a évolué à partir du doom/death. To Disappear in You a un double chant, mélangeant le clair et le dur et permettant aux deux de continuer leur chemin. Cela fonctionne beaucoup mieux pour moi.

Et ils ouvrent la voie aux deux derniers morceaux, qui sont à la hauteur des quatre premiers. En fait, si je devais vraiment séparer ces chansons pour pouvoir les considérer isolément, je pourrais suggérer An Invisible Beginning comme le point culminant, avec Shroud of Night, le morceau-titre en quelque sorte, qui n’a pas beaucoup d’intérêt derrière lui. Le problème, c’est qu’ensuite, je me retourne pour réécouter l’album et je découvre à quel point j’aime Wall of Gloom et A Cloak Woven in Stars, et tout d’un coup, tout tourne autour de la qualité de l’album plutôt que des chansons individuelles.

Après une douzaine d’écoutes, je dirais que les quatre premiers et les deux derniers morceaux sont les meilleurs, ce qui est impressionnant. Elles sont toutes lourdes, denses et émotionnelles, mais elles ont aussi des accroches fortes, similaires certes, mais fortes quand même. Elles me ramènent toutes à l’époque où je vivais à Halifax et à l’ascension de Paradise Lost, des pionniers du doom/death au métal gothique, en passant par les icônes de la new wave. Il y a beaucoup de choses provenant de plusieurs de ces époques ici, mais combinées dans un style de métal gothique qui est beaucoup plus riche que le son sombre de l’album Gothic de Paradise Lost. C’est là que se trouve Lacrimas Profundere et je ne pourrais pas être plus heureux.