ALEIA – ‘Public Humiliation’ EP

ALEIA, auteure-compositrice de Perth/Boorloo, sort un premier opus d’une profondeur saisissante avec Public Humiliation, un voyage en cinq pistes à travers le chagrin d’amour, la désillusion et la reconquête de soi. Produit par Dylan Ollivierre, cet EP tisse des textures folk intimes, une ambiance pop rêveuse et une honnêteté lyrique — explorant le terrain instable entre l’amour et la valeur de soi.

Le morceau d’ouverture « Had Your Fun » lance l’EP avec une intensité captivante et mélancolique. Un lyrisme introspectif post-rupture se mêle à un élan structurel croissant, passant de pulsations de piano solennelles à un envoûtement vocal multicouche. « Assume les erreurs que tu as commises, mais au moins tu t’es amusé », chante ALEIA avec un charme soul, associant des références à l’amour comme un champ de bataille à un son mélodique et émouvant.

Le titre suivant, « Pretty When I Cry », s’installe avec une introduction plus retenue dans un cadre folk, mêlant des accords acoustiques doux et un désir thématique palpable. « Tu me trouves jolie quand je pleure, c’est pour ça que tu me fais pleurer tout le temps », se lamente ALEIA dans le refrain déchirant, acceptant la déchéance d’une relation et l’appréciation unilatérale.

Un autre temps fort arrive avec « Public Humiliation », hanté par son ton vocal et ses expressions de souffrance intérieure comme « de quelle couleur doivent être les pilules que je dois prendre ? ». « Ce n’est pas de l’amour, c’est de l’humiliation publique », les voix glissent vers une mystique atmosphérique de guitares twangy — poétique dans ses réflexions sur l’amour moderne et le rôle des émotions performatives à l’ère numérique. Les explosions de guitares et de synthés dans le hook « can’t change » constituent l’un des moments les plus époustouflants de l’EP.

Le final « Holy Water » remue également, avec ses sentiments d’ouverture « Je t’ai bloqué sur tout » qui semblent une continuation naturelle de cet amour moderne. « J’ai encore du mal à m’ajuster au présent », chante ALEIA sur des cordes émouvantes et une infusion éventuelle de chœur ; les versions studio et live concluent toutes deux l’EP avec une puissance phénoménale. Public Humiliation est un EP pleinement convaincant et réussi d’ALEIA.