Dans les coulisses de l’induction de Soundgarden au Rock & Roll Hall of Fame

Soundgarden entre au Panthéon du Rock & Roll Hall of Fame : Une nuit émouvante sous les projecteurs

Los Angeles, 9 novembre 2025 – Le Peacock Theater a vibré d’émotions samedi soir lors de l’induction de Soundgarden au Rock & Roll Hall of Fame. Les légendes du grunge de Seattle ont enfin reçu la couronne qu’elles méritaient, dans une soirée épique mêlant humour, larmes et performances explosives. Aux commandes de la cérémonie : l’acteur et comédien Jim Carrey, qui a insufflé une touche de nostalgie et de cœur à cet hommage vibrant.

Jim Carrey, un hôte inattendu mais passionné

Choix surprenant pour introduire Soundgarden ? Pas tant que cela. Jim Carrey, contemporain de la génération grunge, est un fan inconditionnel du groupe. Il a ouvert la soirée en replongeant le public dans les souvenirs des années 90. « J’ai rencontré le groupe en 1996, quand j’ai présenté ‘Saturday Night Live’ pour la première fois. J’ai absolument insisté pour qu’ils soient les invités musicaux », a-t-il raconté avec son enthousiasme légendaire. À l’époque, la formation comptait Chris Cornell au chant, Kim Thayil à la guitare, Matt Cameron à la batterie et Ben Shepherd à la basse. Ils ont électrisé la scène avec « Pretty Noose », un morceau sombre et épique qui a marqué les esprits.

Carrey a décrit l’expérience comme un « baptême sonore » : « Ils m’ont immergé dans leur univers, et quand je suis remonté à la surface, j’étais libéré. » Pour clore son discours sur une note personnelle, il a révélé un trésor : une guitare Fender Telecaster jouée par Chris Cornell ce soir-là, signée par tout le groupe. « C’est l’un de mes objets les plus précieux. J’ai presque dormi avec sous mon oreiller depuis… », a-t-il plaisanté, provoquant rires et applaudissements.

Un hommage poignant à Chris Cornell

La cérémonie a ensuite fait une pause émouvante avec un montage vidéo dédié au regretté Chris Cornell, voix emblématique de Soundgarden disparue en 2017. Sa fille aînée, Lily Cornell, est alors montée sur scène, incarnant le legs familial avec une grâce touchante. Elle a d’abord salué sa mère, Susan Silver, manageuse historique du groupe, avant de partager ses réflexions : « Mon père m’a appris à voir la beauté dans l’obscurité, la force dans la musique, et à toujours exprimer ma vérité. » Ses mots ont résonné comme un pont entre passé et présent, touchant profondément l’assemblée.

Des performances qui font trembler les murs

La musique a ensuite pris le relais, transformant le théâtre en un temple du rock. Taylor Momsen, chanteuse de The Pretty Reckless, a livré une version rauque et intense de « Rusty Cage », capturant l’énergie brute du grunge. Brandi Carlile a suivi avec une interprétation soulful et enflammée de « Black Hole Sun », un classique qui a envahi l’air d’une mélancolie irrésistible. Ces hommages live ont permis au public de revivre la puissance intemporelle du répertoire de Soundgarden, avant que les membres du groupe ne rejoignent la scène.

Les discours des membres : Réflexions intimes et historiques

Hiro Yamamoto, bassiste fondateur revenant après des décennies d’absence, a ouvert les interventions avec un discours chargé d’histoire personnelle. Fils de Japonais-Américains internés pendant la Seconde Guerre mondiale, il a lié son parcours à des enjeux actuels : « Cela a profondément marqué ma vie, et cela résonne encore aujourd’hui. Ne laissons pas une telle page se répéter dans notre histoire. » Ses paroles, prononcées avec une dignité sereine, ont imposé un silence respectueux dans la salle.

Matt Cameron, batteur stoïque, a ensuite remercié une litanie d’amis, de famille et de collaborateurs : « Nous ne serions pas là sans ces personnes », a-t-il déclaré avec un sourire complice, transformant les crédits en une réunion familiale chaleureuse.

Kim Thayil, guitariste philosophe, a évoqué l’esprit collaboratif qui animait le groupe : « Si l’un de nous hésitait à partager une idée, Chris était le premier à dire : ‘Essayons-la et voyons ce que ça donne’. » Il a conclu avec émotion : « Il me manque. Je l’aime, et j’aime tous mes frères de Soundgarden. »

Ben Shepherd, bassiste actuel, a opté pour la concision, mais ses mots brefs ont porté une intensité poignante, rappelant que la musique parle d’elle-même plus fort que les discours.

Le sommet émotionnel de la soirée est survenu lorsque la fille cadette de Chris Cornell, Toni, a partagé la scène avec Nancy Wilson, guitariste d’Heart, pour un moment de connexion intergénérationnelle.

Une classe 2025 riche en légendes

Soundgarden n’était pas l’unique attraction de cette édition 2025 du Rock & Roll Hall of Fame, qui réunit des icônes de tous horizons musicaux. Diffusée en direct sur Disney+ le 8 novembre, la cérémonie est disponible en streaming à la demande. Pour ceux qui ont assisté en personne au Peacock Theater bondé, l’expérience était inoubliable : un mélange de leçon d’histoire, de concert rock endiablé et de montagnes russes émotionnelles.

Une induction fidèle à l’esprit Soundgarden

Pour les fans, cette nuit encapsule parfaitement l’essence de Soundgarden : sombre, moody, intransigeante, mais capable de révélations chaleureuses et profondes. Des débuts audacieux dans la scène grunge de Seattle à cette consécration, le groupe s’affirme comme une institution. Ses riffs tranchants, ses mélodies hantées et ses paroles explorant les méandres humains continuent de résonner des décennies plus tard.

En résumé, le Peacock Theater a vécu une soirée mémorable, entre le génie narratif de Jim Carrey, les performances explosives de Taylor Momsen, Brandi Carlile et Nancy Wilson. Rires, pleurs, musique puissante et frissons garantis : Soundgarden rejoint désormais le panthéon des influences qui ont marqué des générations entières.