Gene Simmons (Kiss) : « L’intelligence artificielle pose un risque sans régulation »

Gene Simmons met en garde contre l’essor de l’intelligence artificielle en musique et plaide pour une régulation globale

Gene Simmons, icône du rock et cofondateur du groupe Kiss, tire la sonnette d’alarme sur les avancées de l’intelligence artificielle dans le secteur musical. Il exhorte les autorités à instaurer une réglementation mondiale afin de mieux encadrer cette technologie en pleine expansion, qui menace de redéfinir les contours de l’industrie.

Les dangers de l’IA générative selon le musicien

Lors d’une interview accordée à Bloomberg TV le 13 décembre, Gene Simmons a exprimé ses craintes vis-à-vis des outils d’IA générative appliqués à la création musicale. Pour le bassiste légendaire, ces innovations, sans un encadrement strict, risquent de perturber profondément le milieu artistique. L’un des enjeux majeurs qu’il soulève est celui de la propriété intellectuelle : « L’IA représente un risque majeur si elle n’est pas régulée. Il est impératif de définir des normes claires avant que tout ne parte à vau-l’eau », a-t-il déclaré.

Il critique vivement le manque d’uniformité légale aux États-Unis, où les règles varient d’un État à l’autre. « Si l’IA est autorisée dans un lieu comme le Delaware, à quoi bon produire de la musique authentique ailleurs ? Nous avons besoin d’une législation fédérale valable pour l’ensemble du pays », argue-t-il. Allant plus loin, Simmons propose une approche internationale coordonnée sous l’égide de l’ONU pour établir des directives planétaires, évitant ainsi une fragmentation mondiale.

Un défenseur infatigable des droits des artistes

Depuis la clôture des tournées de Kiss en 2023, Gene Simmons reste un acteur engagé dans la protection des créateurs. Le 9 décembre, il s’est exprimé devant le Sénat américain en appui à l’American Music Fairness Act, une proposition de loi visant à compenser les artistes pour leurs diffusions radio. Il a fustigé l’injustice persistante : « Même les esclaves recevaient de quoi se nourrir. Des légendes comme Elvis, Sinatra ou Bing Crosby n’ont quant à eux jamais perçu le moindre centime pour leurs passages à l’antenne. »

Par ailleurs, Simmons a récemment présenté des excuses publiques suite à des déclarations polémiques émises après le décès d’Ace Frehley en octobre. Dans un communiqué diffusé le 10 décembre, il a tenu à clarifier sa position : « J’ai toujours eu de l’affection pour Ace. Toujours. »

L’empire Kiss : une vente record et un héritage commercial

Sur le plan entrepreneurial, Kiss a franchi une étape majeure début 2024 en vendant son catalogue de chansons et ses droits à la société Pophouse pour un montant évalué à plus de 300 millions de dollars (soit environ 255 millions d’euros). Malgré cette transaction, le groupe conserve une présence dominante sur le marché des produits dérivés, perpétuant ainsi son influence culturelle auprès des fans.