Megadeth reprend Metallica sur son dernier album

Megadeth tire sa révérence avec un album final explosif et une reprise emblématique

Après quatre décennies de riffs endiablés, de growls furieux et de révolution dans le monde du metal, Megadeth s’apprête à quitter la scène en fanfare, avec une touche de foudre pour clore le chapitre. Le groupe légendaire de thrash metal a annoncé que son prochain et dernier album studio, intitulé simplement Megadeth, sortira le 23 janvier. Parmi les temps forts de ce projet, une reprise inattendue du classique de Metallica, « Ride the Lightning », qui boucle la carrière de Dave Mustaine d’une manière poétique et électrisante.

Ce choix n’est pas anodin. Mustaine, le charismatique leader et fondateur de Megadeth, avait co-écrit ce morceau mythique avec James Hetfield, Lars Ulrich et Cliff Burton, avant d’être évincé de Metallica en 1983. « En bouclant le cercle d’une carrière exceptionnelle, j’ai décidé d’inclure ‘Ride the Lightning’, une chanson que j’ai co-écrite avec James, Lars et Cliff, pour rendre hommage aux origines de mon parcours », a déclaré Mustaine dans un communiqué officiel.

Dans une vidéo récente postée sur Instagram, il a expliqué avec son enthousiasme habituel que la version de Megadeth n’est pas une simple copie : « On l’a accélérée d’un tout petit peu, on a joué avec le solo. Vous entendrez peut-être des différences dans le tempo, et bien sûr, je chante différemment de James. C’était pour compléter le cercle et montrer ce que James et moi, en tant que guitaristes, avons apporté au monde. »

Un adieu en trombe pour les pionniers du thrash

Ce 17e album studio marque la fin définitive pour Megadeth. Pas de pause indéfinie ni de retour éventuel : c’est un clap de fin pyrotechnique, fidèle à l’esprit indomptable de Mustaine. Le single d’ouverture, « Tipping Point », est déjà disponible et ravive les riffs galopants et les critiques acerbes qui ont forgé la légende du groupe.

La formation pour cet ultime enregistrement réunit un casting de rêve pour les fans inconditionnels : Dave Mustaine à la voix et à la guitare, Teemu Mäntysaari à la guitare, James LoMenzo à la basse et Dirk Verbeuren à la batterie. Si les premières réactions sont un indicateur, Megadeth sera à la fois une déclaration d’amour au thrash metal que le groupe a aidé à inventer et un cri de guerre rappelant qui a ouvert la voie et qui la ferme en beauté.

Reprendre un titre de Metallica, surtout un que l’on a co-écrit, est un geste typiquement mustainien : audacieux, nostalgique et parfaitement aligné sur son style. « Ride the Lightning » figurait à l’origine sur l’album éponyme de Metallica en 1984, à une époque où les destins des deux formations étaient encore entremêlés dans les sous-sols moites de la scène thrash de la Bay Area.

En s’appropriant ce morceau, Mustaine ne se contente pas de saluer le passé ; il récupère une part d’histoire qui lui appartenait en partie depuis des décennies. C’est un moment poétique que seul un géant du metal pouvait exécuter avec autant de panache. Et rassurez-vous, ce n’est pas une ballade mélancolique : Megadeth reste fidèle à son ADN, avec des tempos infernaux, une technique irréprochable, de la rage, du volume et une pointe de folie.

La tracklist de Megadeth évoque un manifeste de chaos pur : des titres comme « Tipping Point », « Let There Be Shred », « Made to Kill », « Obey the Call » et « The Last Note », car la subtilité n’a jamais été le fort de ce quatuor. « Ride the Lightning » y figure en tant que piste bonus ou final grandiose, point final tonitruant à l’une des phrases les plus longues et bruyantes du heavy metal.

Une tournée mondiale pour sceller l’héritage

Megadeth ne s’effacera pas dans le silence. Pour célébrer cet album, une tournée d’adieu mondiale est prévue, à la hauteur de leur stature. Première étape majeure : une participation en première partie d’Iron Maiden pour leur tournée nord-américaine en 2026. Deux colosses du metal sur la même scène, pour des soirées qui mettront les cervicales à rude épreuve.

Les préventes sont ouvertes pour les membres Live Nation All Access, tandis que les billets généraux seront disponibles le 31 octobre à 10 heures locales via Ticketmaster. Une façon métallique d’entamer le week-end d’Halloween.

Au-delà de ce clin d’œil musical, la reprise de « Ride the Lightning » symbolise les liens indéfectibles entre les deux groupes. Mustaine a contribué à l’ADN de Metallica dès les débuts, co-écrivant des classiques comme « The Call of Ktulu » ou « Jump in the Fire », avant d’être écarté au moment de l’enregistrement de leur premier album. Sa riposte ? Créer Megadeth et redéfinir le thrash metal à jamais.

Quarante ans plus tard, il récupère ce fragment d’œuvre primitive avec une assurance forgée dans les tempêtes du rock. Moins une vengeance qu’un hommage, un salut aux racines qui ont propulsé l’une des carrières metal les plus triomphales.

N’attendez pas un au revoir larmoyant : Mustaine n’est pas du genre sentimental, et Megadeth n’est pas un disque d’adieu conventionnel. C’est un dernier coup d’éclat, une preuve que le groupe peut encore distancer n’importe qui de moitié moins âgé. « C’est une vie entière en un album », a décrit Mustaine, et cela sonne juste. Pas de nostalgie gratuite, mais une réflexion assurée, au rythme effréné de 220 battements par minute.

L’héritage de Megadeth dépasse les riffs : c’est la persévérance, la précision et un mélange unique de fureur et de finesse. Plus de 50 millions d’albums vendus dans le monde, 13 nominations aux Grammy et un trophée remporté en 2017 pour Dystopia. Ils ont inspiré des générations de musiciens, prosternés devant la dextérité légendaire de Mustaine.

Avec Megadeth, le groupe ne se contente pas de partir ; il s’immortalise une dernière fois. Et quoi de mieux que de reclaim un morceau à l’origine de tout ?

Un dernier éclair avant le silence

En janvier, les fans peuvent s’attendre à un album brûlant, serré et sans concessions, qui condense 40 ans de tourmente en un rugissement final. Les tempos s’emballent, les solos s’aiguisent, et l’esprit, comme le dit Mustaine, « boucle le cercle ».

Dans un genre marqué par l’ego, l’excès et les rivalités éternelles, ce geste final de Mustaine est étonnamment élégant. Reprendre « Ride the Lightning », c’est un statement musical, une offrande de paix noyée dans la distorsion. Une manière de dire : « Merci pour la foudre. Je m’en charge désormais. »

Pour les amateurs de metal, ce n’est pas la fin, mais l’encore inattendu. Quand Megadeth chevauche vers l’horizon, c’est à fond, laissant des traces de brûlure sur la route et un feedback résonnant dans l’air. Et si vous croyez qu’un groupe comme Megadeth s’éteint vraiment un jour, détrompez-vous. La foudre ne s’efface pas. Elle trouve simplement une nouvelle tempête à frapper.

Tracklist de l’album Megadeth (2026) :

  1. Tipping Point
  2. I Don’t Care
  3. Hey, God?!
  4. Let There Be Shred
  5. Puppet Parade
  6. Another Bad Day
  7. Made To Kill
  8. Obey the Call
  9. I Am War
  10. The Last Note
  11. Ride the Lightning (Piste bonus — Reprise de Metallica)