Quel est le secret de la perennité du film « Spinal Tap » ? Rob Reiner explique.

Rob Reiner revient sur l’héritage de « This Is Spinal Tap » et dévoile les secrets de la suite tant attendue

Rob Reiner, le réalisateur du mockumentary culte « This Is Spinal Tap », s’est récemment confié à The Hollywood Reporter au Comic-Con de San Diego. Il a évoqué l’incroyable persistance du film, sorti il y a 40 ans, et dévoilé quelques éléments de la suite, « Spinal Tap II : The End Continues ».

« Je ne sais pas vraiment ce qui rend le film si intemporel », a-t-il déclaré. « Au départ, personne ne comprenait. Ils pensaient que j’avais réalisé un film sur un groupe réel, peu talentueux. Pourquoi ne pas avoir fait un film sur les Beatles ou les Rolling Stones ? Il a fallu du temps pour que les gens comprennent que nous nous amusions, que nous faisions de l’humour. »

Reiner a poursuivi en expliquant l’impact imprévu du film sur la culture populaire : « Nous avions créé un univers parallèle pour Spinal Tap, sans mentionner d’autres groupes. Puis, soudain, le monde réel a commencé à s’immiscer. Ils ont joué à Glastonbury, au Royal Albert Hall et à Wembley Stadium. Chaque groupe de rock que nous avons rencontrés nous a dit : ‘Mon Dieu, c’est exactement comme ce qu’on fait en tournée.’ Ils conservent la bande du film dans leurs bus de tournée. Ils la regardent encore et encore. Sting l’a vu et il a dit : ‘Chaque fois que je le regarde, je ne sais pas si j’ai envie de rire ou de pleurer’. Nous nous sommes infiltrés dans la culture d’une manière ou d’une autre. » Il souligne l’intégration du terme « it goes to 11 » dans le dictionnaire Oxford, qui ne se limite plus à la musique forte, mais à toute forme d’excès, prouvant ainsi la perméabilité du film à l’esprit du public.

Concernant le scénario de « Spinal Tap II : The End Continues », Reiner a révélé qu’il s’était inspiré de faits réels : « Les membres du groupe n’avaient pas joué ensemble depuis 15 ans. Comment les remettre ensemble ? Nous avons imaginé des tensions, un manque de communication, et le tout forcé par un contrat. » La veuve du manager du groupe, décédé, hérite d’un contrat qui obligeait Spinal Tap à donner un dernier concert. L’histoire se poursuit avec une star de la musique s’amusant lors d’un soundcheck, une vidéo qui se propage sur TikTok, et qui les pousse finalement à se réunir et à se produire dans un dernier concert à La Nouvelle-Orléans. « The End Continues » suggère que la musique de Spinal Tap, ainsi que leur mythique absurdité, ne s’arrêtent jamais.

Le film réunira les acteurs originaux, Christopher Guest, Michael McKean et Harry Shearer, mais aussi de nouveaux visages comme John Michael Higgins et Fran Drescher, retrouvant son rôle de Bobbi Flekman. Elton John et Paul McCartney font également une apparition.

Le film, produit par Bleecker Street, sortira le 12 septembre. Une nouvelle restauration du film original, « This Is Spinal Tap », est également sortie en salles cet été, accessible numériquement et en streaming pour la première fois en plusieurs années. Le film, né d’un budget modeste de 2,25 millions de dollars, a non seulement façonné le genre du mockumentary, mais a aussi intégré des expressions devenues des incontournables du langage courant. Son succès international est indéniable, figurant dans les « meilleures listes films » de plusieurs publications et institutions prestigieuses.

Rob Reiner, fidèle à la recette qui a fait le succès du premier film, aborde la suite avec un recul et une analyse minutieuse, témoignant de l’amour profond qu’il porte à l’œuvre. Le retour de Spinal Tap, plus que jamais vivant et impertinent, s’annonce comme un événement inévitable pour les inconditionnels du groupe de rock fictif et pour un public friand d’humour décalé.