Steel & Velvet – ‘People Just Float’ EP
Steel & Velvet : People Just Float
L’acte breton Steel & Velvet revient avec People Just Float, un EP folk dépouillé, façonné dans l’esprit des American Recordings de Johnny Cash : des acoustics brutes, des voix nues et un storytelling imprégné d’ombres et d’intimité. Formé par des amis issus de la formation classique, Johann Le Roux et Romuald Ballet-Baz, le projet s’élargit ici avec le guitariste Jean-Alain Larreur et des voix invitées de la fille de Le Roux, Jade, créant une bande-son minimaliste pour leur court-métrage western onirique qui l’accompagne — poursuivant ainsi le récit conceptuel de l’EP autour de Joshua, un reclus dans une cabane forestière dont le monde solitaire bascule lorsqu’il découvre une femme terrifiée dans les bois.
Le titre d’ouverture émouvant — une reprise de « Orphan’s Lament » de Robbie Basho — associe des acoustics ruisselantes et l’entrée en transe vocale théâtrale de Johann Le Roux, demandant « m’attendras-tu ? » avec une émotion déchirante. Les voix captivantes de Le Roux immergent à nouveau dans une reprise du classique « Ring of Fire », qui, comme l’original, remue par son sentiment vocal solennel — ici élevé par des alternances entre tons graves et plus expressifs. Arrive ensuite une interprétation délicieusement moody de « Man in the Long Black Coat » de Bob Dylan, qui s’intègre parfaitement à l’histoire de Joshua par son atmosphère de dread gothique et de mystère fatal.
Une présence vocale duale hantée exhale une captivation glaciale sur une reprise de « Silver » des Pixies, dont les depictions lyriques de « there are dangers, there are sorrows, I can’t see this lady » (il y a des dangers, il y a des chagrins, je ne peux pas voir cette dame) sont également appropriées dans le contexte de Joshua, de son cadre isolé et de sa nouvelle connaissance. Des touches de guitare bluesy à la réverbération épaisse renforcent l’atmosphère palpable.
Un style bluesy confiant remue aussi dans une reprise de « Lake of Fire » des Meat Puppets — enveloppante dans sa question classique « where do bad folks go when they die ? » (où vont les méchants quand ils meurent ?) au milieu d’une fraîcheur acoustique sans fioritures. Le final de l’EP, « In Heaven », est un envoi luxuriant et charmant — semblant comme une suite appropriée par ses références au « heaven » (paradis) et à comment « everything is fine » (tout va bien) — tel une réponse artistique à la question du prédécesseur sur « when they die » (quand ils meurent) ; ce classique lynchien souvent repris trouve ici une excellente facture. People Just Float est un EP globalement réussi et convaincant de Steel & Velvet.
Découvrez le clip vidéo de « Man in the Long Black Coat » :
—
Nous avons découvert cette sortie via MusoSoup.
