System of a Down : plus que de la politique, une dimension humoristique selon Daron Malakian.

Daron Malakian, guitariste de System of a Down, défend une vision plus nuancée de la musique du groupe lors de sa tournée nord-américaine. Il estime que l’engagement politique, si présent, ne résume pas l’ensemble de leur œuvre. L’humour, souvent sous-estimé par les fans, occupe une place importante et constitue une facette fondamentale de leur créativité, comme le souligne le guitariste dans une interview accordée à Metal Hammer.

« J’apprécie que l’on remarque l’humour dans System of a Down », déclare-t-il. « Les gens restent souvent bloqués sur l’aspect politique. » Malakian s’oppose à cette réduction simpliste, soulignant que le groupe n’est pas un bloc idéologique uniforme. « Quand certains membres expriment leurs opinions politiques, les gens imaginent que nous partageons tous les mêmes idées que Serj ou John », précise-t-il, insistant sur la richesse des personnalités au sein du groupe.

Pour illustrer leur approche créative instinctive, Malakian évoque l’écriture de la chanson controversée « Cigaro ». « Je n’ai pas écrit sur un papier ‘Mon sexe est bien plus gros que le tien !’ Je l’ai dit pendant que je jouais un riff, et je me suis dit : ‘OK, je ne sais même pas ce que ça veut dire.’ Mais c’est ce que je ressentais à ce moment-là. » Cette méthode, selon lui, reflète une conception de l’art intégrant l’ensemble des émotions humaines – bonheur, tristesse, humour, gravité. Il défend ainsi la contradiction et la complexité émotionnelle, refusant de limiter System Of A Down à un registre unique. Cette philosophie transparaît également dans son projet parallèle, Scars On Broadway, qui explore les « différentes couches d’émotions, de personnalité et de sentiments ».

Cette tournée nord-américaine, lancée fin août au MetLife Stadium par un hommage à Ozzy Osbourne, comprend deux concerts à Toronto avec Deftones et Polyphia en première partie. Malakian profite de l’occasion pour promouvoir son dernier album avec Scars On Broadway, « Addicted To The Violence », lancé après sept années de silence. Ce projet lui offre une liberté créative totale, loin des attentes parfois pesantes liées à l’héritage de System of a Down.