Tobias Sammet (Avantasia) : « Ces groupes qui masquent leur visage ? On dirait un carnaval »

Tobias Sammet critique la vague de masques dans le metal : une mode qui masque l’essentiel

Le chanteur Tobias Sammet, à la tête du projet Avantasia, exprime son incompréhension face à la popularité croissante des formations masquées dans le monde du metal. Lors d’un entretien diffusé sur la radio brésilienne 92.5 Kiss FM, il a partagé ses réflexions sur l’importance du divertissement live, tout en remettant en question une théâtralité qu’il considère souvent comme surfaite.

Le spectacle au cœur du hard rock, sans excès

Interrogé sur le rôle de la mise en scène lors des concerts, Sammet défend une approche fidèle à l’esprit du hard rock des années 80. « J’adore le théâtre, j’adore le show. Même si c’est simple, comme les performances d’AC/DC à l’époque de Bon Scott, ça reste un vrai spectacle. Pour moi, c’est essentiel », a-t-il expliqué à 92.5 Kiss FM.

Bien qu’il apprécie les éléments scéniques, le leader d’Avantasia pose une limite ferme : la musique doit primer sur les artifices. C’est en ce sens qu’il s’est montré critique envers la multiplication des groupes dissimulés derrière des masques. « Je ne saisis pas pourquoi tant de formations portent des masques de nos jours. Ça évoque une véritable mascarade, un carnaval. Feuilletez un magazine spécialisé dans le metal, et on dirait un catalogue de tenues pour un jeu de rôle en live », a-t-il lancé.

Pour lui, cette tendance risque de diluer l’attention portée à ce qui compte vraiment : « Je souhaite que le public soit emporté par la musique, et non distrait par un casque de gladiateur ou un loup masqué. »

Un contraste avec la fascination pour l’anonymat

Les déclarations de Sammet se heurtent à l’engouement d’une frange de la scène metal contemporaine pour les ensembles anonymes et hautement théâtraux. Des groupes comme Sleep Token, Ghost, Slaughter To Prevail ou encore President capitalisent sur une identité visuelle masquée et mystérieuse, qui attire une audience avide d’énigmes. Récemment, Courtney LaPlante de Spiritbox a elle-même noté que « c’est précisément ce qui faisait défaut au metal ces dernières années ».

Sammet, quant à lui, insiste sur l’équilibre : « Quand je grimpe sur scène avec mon chapeau haut de forme et ma redingote, ce n’est pas un costume. C’est une prolongation de qui je suis. Je ne me cache pas derrière un masque. »

Avantasia en pleine effervescence

Côté projets, 2025 marque un jalon important pour Tobias Sammet avec la sortie de Here Be Dragons, le dixième opus d’Avantasia, paru en février chez Napalm Records. Entièrement écrit et réalisé par Sammet en collaboration avec Sascha Paeth, cet album enrichit l’univers symphonique du supergroupe, illustré par les créations de Rodney Matthews. Si aucune date de tournée n’est encore confirmée pour 2026, de nouvelles initiatives sont déjà en cours de développement.