Tom Morello dévoile une mise à jour sur Audioslave

Audioslave : Le matériel inédit tarde à voir le jour, selon Tom Morello

Audioslave n’a pas sorti de nouvel album depuis 2006, et le décès tragique de son chanteur Chris Cornell en 2017 a laissé un vide immense. Pourtant, des enregistrements inédits et jamais diffusés existent toujours dans les tiroirs du groupe. Le guitariste Tom Morello, membre emblématique, s’est confié en octobre sur ces trésors musicaux oubliés, révélant que les survivants du band ne sont pas près de les partager avec le public.

Les membres restants d’Audioslave sont Tom Morello, accompagné de ses anciens complices de Rage Against the Machine, le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk. Ensemble, ils ont produit trois albums studio avant de se séparer en 2007. En 2019, Morello avait déjà teasé l’existence de ces morceaux inédits, promettant une sortie future. Les fans attendent toujours, avec impatience.

Pourquoi ce retard pour la musique inédite d’Audioslave ?

« Quand un groupe choisit les chansons pour un album, ce n’est pas toujours rationnel », explique le guitariste lors d’un entretien avec SNSMix. « Ce n’est pas simplement une sélection des dix meilleurs titres. Parfois, c’est une question de goûts : l’un adore ce morceau, l’autre n’est pas convaincu par celui-ci. » Pour chacune des trois productions d’Audioslave, des pistes ont été écartées, et certaines d’entre elles sont, selon Morello, de grande qualité.

Le musicien insiste sur le fait que ces enregistrements valent le détour, mais que le groupe n’a tout simplement pas avancé sur leur publication. « Ce n’est pas par manque de quoi que ce soit, juste qu’on n’a pas encore organisé les choses », confie-t-il. « Il n’y a aucune intention de ne pas les sortir. J’aimerais beaucoup les voir le jour et j’espère que cela arrivera un jour. »

Un bref aperçu de l’histoire d’Audioslave

Audioslave a explosé sur la scène rock des années 2000 comme une supernova, sans ménager ses effets. Formé en 2001, ce supergroupe a réuni les cendres enflammées de Rage Against the Machine avec l’une des voix les plus reconnaissables du rock : celle de Chris Cornell. Cette alliance semblait au départ comme un pari fou, né dans un studio de répétition à Los Angeles. Résultat : un succès retentissant.

Après le départ de Zack de la Rocha de Rage, Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk disposaient d’un arsenal musical prêt à tout révolutionner. L’arrivée de Cornell, ex-frontman de Soundgarden, avec sa voix capable de passer d’une complainte intime à un cri volcanique, a créé une alchimie immédiate, comparable à de l’essence jetée sur un feu.

Le premier album éponyme, sorti en 2002, a déconcerté les critiques : était-ce une version 2.0 de Rage avec une touche grunge ? Une réinvention ? Un heureux hasard ? Le disque a répondu par des riffs puissants et des postures assurées. « Cochise » a ouvert la voie avec les sirènes guitaristiques de Morello et les hurlements tourbillonnants de Cornell. Des tubes comme « Like a Stone », qui a accumulé des milliards d’écoutes, et « I Am the Highway » ont suivi, fusionnant politique abrasive et profondeur émotionnelle. L’album est devenu multi-platine, confirmant que les idées les plus audacieuses sont souvent les plus justes.

En 2005, « Out of Exile » a décroché la première place des charts, répondant aux sceptiques qui voyaient en Audioslave une simple expérience éphémère. Le groupe a approfondi son style hybride de riffs libres et de mélancolie aérienne signée Cornell, même dans ses moments les plus introspectifs.

Puis, en 2006, « Revelations » a apporté une tournure plus funky et groovy, suggérant une nouvelle évolution créative. Mais entre engagements politiques, défis personnels et divergences artistiques, la formation s’est dissoute en 2007, après une période intense de six ans qui a marqué les esprits par sa brièveté et son éclat.

Audioslave s’est reformé brièvement en 2017 pour une performance unique au Anti-Inaugural Ball, démontrant que la magie entre les quatre musiciens était intacte. Cornell, maître incontesté de la scène, y a brillé par sa grâce et son authenticité brute.

La mort de Cornell plus tard cette année-là a privé le rock d’une voix irremplaçable. Son registre vocal pouvait briser les plafonds, mais c’était son spectre émotionnel – tendre, hanté, furieux et vulnérable – qui élevait Audioslave au-delà du simple supergroupe. Il en faisait une entité humaine et profonde.

L’héritage d’Audioslave perdure dans les playlists, les tutoriels de guitare et les soirées nostalgiques. Né de circonstances improbables, le groupe reste ardemment aimé. Au centre de tout, Chris Cornell demeure le poète, la force brute et l’âme d’un ensemble qui a rugi avec puissance.