Chroniques

Tysondog – Midnight (2022)

Pays : ROYAUME-UNI
Style : Heavy/Speed Metal
Note : 6/10
Date de sortie : 29 avril 2022
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D’un groupe NWOBHM à l’autre, mais White Spirit et Tysondog sont très différents en termes de son, même s’ils n’étaient basés qu’à trente miles de distance dans le nord-est de l’Angleterre. Il n’est pas du tout difficile de remarquer l’influence indéniable de Deep Purple des années 70 sur le hard rock des premiers, mais les seconds ont toujours été plus rapides et plus lourds, s’approchant même souvent du speed metal comme il se doit pour leur arrivée plus tardive sur la scène, même si cet album ralentit le rythme pour devenir un bon vieux heavy metal. L’ouverture de l’album, un belter appelé Battalion, rappelle beaucoup Toranaga, plus lent et plus serré mais pleinement conscient de son emphase. J’ai immédiatement aimé l’album pour cette raison.

Je dois dire que j’ai apprécié le chant ici, assuré par le nouveau poisson du groupe, Alan Ross, qui est particulièrement bon étant donné qu’il est surtout connu comme guitariste, son rôle actuel dans Blitzkrieg ; il a aussi une expérience vocale, mais je n’ai pas entendu son travail pour Cardinal Synne. Je dirais que sa voix correspond assez bien au son actuel de Tysondog, fort et lourd, clair et résonnant, délibéré et emphatique. Il n’a peut-être pas beaucoup de nuances, mais il n’en a pas besoin. Il est l’équivalent vocal absolu de l’assaut des guitares de Steve Morrison/Paul Burdis qui sous-tend tout l’album.

Il y a un genre de musique qu’on appelle le son minuscule, parce qu’il est très calme et ambiant. Ici, on est proche de l’exact opposé, quelque chose comme du son en majuscule, en gras et souligné, parce que c’est lent, direct et implacable, même quand les chansons commencent de manière trompeuse. Par exemple, j’adore la façon dont commence Hellbound, dans une sorte de vibe alt country acoustique mais manipulée, pour ensuite se lancer dans un groove ferme dans un style presque Rammstein. Je suis sûr que Ross espère que les foules lors des concerts lui chanteront ce titre de la même manière que les foules chantent Du Hast à Till Lindemann.

Le morceau le plus rapide est Defiant, un autre titre très approprié pour un morceau de Tysondog. Il ne serait pas injuste de suggérer que leur son actuel pourrait être défini par des mots comme Hellbound, Defiant et Battalion, sans oublier Midnight et It Lives, qui sont peut-être par hasard tous les titres de la première moitié de cet album. Defiant n’est toujours pas du speed metal, mais c’est une vitesse supérieure aux chansons qui l’entourent, dont certaines prennent presque plaisir à ne pas aller plus vite qu’elles ne le font. Paper Cuts, en particulier, aurait pu être plus rapide, mais le groupe n’a pas voulu s’y plier.

En revanche, il est logique que certaines de ces chansons restent lentes, l’inévitabilité du rythme de Dead Man Walking étant tout à fait appropriée. C’est une autre chanson qui me rappelle Toranaga, bien qu’elle trouve une approche groove metal pour le pont. En fait, il y a assez de Toranaga ici pour que je vérifie deux fois le line-up pour voir si quelqu’un de ce groupe est aussi dans celui-ci, mais il n’y a aucune surprise à trouver.

Le noyau de Tysondog est aujourd’hui constitué de Paul Burdis à la guitare et de Kevin Wynn à la basse, comme cela a toujours été le cas lorsque le groupe était actif. Si je lis correctement, aucun des deux n’a joué pour quelqu’un d’autre, même pendant les trente années de hiatus de Tysondog. Comme Ross, Phil Brewis était dans Blitzkrieg et a également joué en live pour Satan, dont j’ai chroniqué le nouvel album plus tôt dans la semaine. C’est un batteur solide et fiable, ce qui souligne une fois de plus à quel point ces musiciens sont faits pour s’entendre.

Les résultats sont corrects, mais pas spectaculaires. Tysondog a sorti deux albums dans les années 80, puis a disparu. Il s’agit de leur deuxième album depuis leur reformation en 2008, sept ans après Cry Havoc. Je mentirais si je ne disais pas que je ne l’ai pas aimé, mais je ne l’ai pas autant aimé que leurs anciens albums et je pense qu’il est juste de dire que plus ça va vite, plus je l’aime. Defiant est un morceau de choix et Battalion n’est pas loin derrière. Je suis un inconditionnel du son Toranaga et il est bon de voir quelqu’un d’autre s’en emparer, même s’il s’agit d’un groupe qui les a précédés et que j’ai aimé avant qu’ils ne se forment.

D’ailleurs, juste en passant, je reconnais une partie de la pochette. La jeune femme qui rampe vers nous ici est la même que celle qui rampe vers nous sur la couverture britannique du film fantastique de Mike Flanagan, Absentia, que je connais bien parce qu’elle comporte une citation d’ en haut, ce qui est toujours un exploit pour moi.