
All Violet – ‘Neon Seeping from the Pavement’
Un mixtape hypnotique d’art-rock et de psych-guitares, imprégné d’une énergie explosive : « Neon Seeping from the Pavement ». Le premier mixtape du groupe new-yorkais All Violet, enregistré en grande partie dans l’appartement du chanteur Brian Tannenbaum à Midtown, capture le rythme des rues de la ville dans sa musique, offrant une expérience d’écoute immersive et vibrante, équilibrant lyrisme introspectif et textures sonores audacieuses.
L' »Immersive » « Everything is Medication » ouvre le mixtape avec des guitares twangy à la saveur western et des observations lyriques sur la prévalence des substances. « Prends ta dose et va te coucher », chantent les voix raffinées, déplorant un état d’être « toujours malade, souvent sédatif ». La chanson s’inspire initialement d’une exposition de Josh Kline au Whitney Museum of Art, explorant avec finesse la consommation de médicaments et de médias.
La suite, « Animals Domestic », mélange l’enthousiasme des guitares ringantes à un appel vocal à « courir et se cacher ». On y retrouve des échos des Libertines dans l’esthétique rock percutante, alors que l’inspiration littéraire de Dostoïevski incite à explorer comment l’homme peut craindre d’achever ce qu’il crée, préférant l’acte de construire à l’œuvre achevée. Le travail des guitares, captivant et psychédélique, s’épanouit dans une dernière minute particulièrement envoûtante.
Une dynamique rock progressive se dégage sur le magnifique « Clues », évoluant entre des atmosphères acoustiques étincelantes et des réflexions lyriques – « Quel est mon but ici ? J’ai besoin de comprendre » – tandis que des guitares twangy et des rythmes cohérents s’ajoutent progressivement. « Douleur de toujours regarder en arrière et trouver les réponses sous mon nez », les voix captivantes se déploient dans des couches de guitares foisonnantes ; la perspective thématique de la découverte de soi, et comment certaines réalisations arrivent trop tard, uniquement après analyse, est remarquablement poignante. La fin de la chanson est également magnifique, produisant une harmonie entraînante et guitaristique évoquant un croisement entre Ozma et Radiohead.
Passant d’une philospohie folk à une œuvre vibrante, « Kafka » est un autre succès, réfléchissant à la persistance de la connexion et de la résilience au milieu de l’incertitude existentielle, où la vie « trouve toujours un moyen » de progresser, même dans la confusion ou la perte. « Je cacherai mon visage en toi / Tu cacheras ton visage en moi / Et plus personne ne nous verra », les chants résonnent, soulignant le refuge dans la connexion même au milieu du chaos et de l’incertitude. Ce bijou contemplatif s’achève sur l’une des démonstrations les plus rock du disque dans « esque », intense dans sa performance vocale et son final faisant référence au reste de l’album.
Excellent dans sa variété entre douceur éthérée et puissance ardente, « Kintsugi » commence avec des guitares scintillantes et un rythme percussif léger – tandis que les voix reconnaissent que « la vie n’est pas un problème à résoudre ». La chanson reflète la fragilité humaine et la quête de sens, captivante dans le refrain « nous nous brisons » qui saisit l’inévitabilité de la vulnérabilité humaine et les décombrements émotionnels ou existentiels que nous traversons tous. C’est un autre morceau mélodique émouvant sur un album qui en regorge. Des méditations contemplatives aux culminations guitaristiques, le mixtape révèle constamment l’approche inventive d’All Violet, créant un premier opus à la fois immédiat et durablement captivant.