Chroniques

Anvil – Impact is Imminent (2022)

Pays : Canada
Style : Heavy Metal
Note : 7/10
Date de sortie : 20 mai 2022
Sites : Facebook | Instagram | Metal Archives | Twitter | YouTube

Personne ne va prendre un album d’Anvil en s’attendant à quelque chose d’inhabituel et d’innovant. Ils jouent du heavy metal pur et simple et ils le jouent fort de manière traditionnelle. Les guitares sont au premier plan, construisant des chansons à partir de riffs en forme de scie circulaire et de rythmes endiablés. La question habituelle est de savoir s’ils sont en forme cette fois-ci. Certains de leurs albums sont époustouflants, mais d’autres sont tout simplement médiocres. J’ai écouté leur précédent album, Legal at Last, et je me suis trouvé un peu plus proche des seconds que des premiers. Je n’ai pas non plus été convaincu par l’ouverture de cet album, Take a Lesson, mais il se redresse à partir de là pour s’élever au-dessus de son prédécesseur.

Je pense que c’est en grande partie dû au fait qu’une fois que l’on a passé l’ouverture laborieuse, cet album est plus riche que d’habitude. Ghost Shadow et Another Gun Fight sont tous deux dynamiques et entraînants, sans rien perdre du son lourd que l’on attend ou du tempo plus urgent qui est le bienvenu après Take a Lesson, surtout sur le premier. Après eux, Fire Rain, avec son magnifique son de guitare, fait monter l’énergie d’un cran supplémentaire avant un court mais excellent instrumental appelé Teabag, qui est immensément ludique.

Il s’agit d’un instrumental de la même manière que Tequila est un instrumental, c’est-à-dire que le seul mot prononcé est le titre, mais il fait le travail et souligne sans ambiguïté qu’Anvil a toujours envie de rocker et, en l’occurrence, de rocker fort. Si cette énergie se traduit sur scène, et je n’en doute pas, la prochaine tournée devrait être très amusante. Je dois ajouter ici qu’il y a aussi un deuxième instrumental, appelé Gomez, qui est encore plus amusant et qui fait exactement le même travail, jusqu’aux mêmes riffs, car il s’agit essentiellement du même morceau de musique, avec simplement une section de cuivres très importante. Cela le rend encore plus amusant.

Entre les deux instrumentaux, on retrouve le mélange habituel de rockers forts et de morceaux de remplissage, mais le ratio est plutôt en faveur des premiers cette fois-ci. Une fois que tout a commencé à bouger, j’ai toujours été prêt à donner un point de plus à cet album qu’au précédent. Et je crois fermement que cet album est à son meilleur quand il bouge vraiment, sur des chansons comme Fire Rain, Someone to Hate et Bad Side of Town. Sur le plan des paroles, il n’y a rien d’inattendu, mais il est facile de se laisser prendre par le simple mouvement de l’ensemble. Je me suis retrouvé à chanter avec Bad Side of Town et Wizard’s Wand dès la première écoute.

En parlant de Wizard’s Wand, il reste guilleret et plein d’entrain, même avec un riff plus lent qui sort tout droit du vieux livre de jeu de Black Sabbath et qui s’écoule avec une intention sinistre. Shockwave est encore plus un clin d’œil à Sabbath, Steve Kudlow reprenant avec panache le style simple mais tout à fait mémorable de Tony Iommi. Il passe ensuite à un son plus léger et plus élégant sur des morceaux comme Lockdown ou à un son vif et urgent sur Fire Rain et le bien nommé Explosive Energy, sur lequel il rappelle un Michael Schenker de l’ère UFO.

J’ai du mal à ne pas aimer Anvil. Ils sont comme un chiot enthousiaste qui débarque toujours et nous fait tous chavirer parce qu’il est si attachant sans effort. En transposant cela au heavy metal, ils sont le genre de groupe fiable qui s’assoit au milieu d’un concert, après l’aspirant talent local mais avant une tête d’affiche établie. C’est le groupe parfait pour le milieu d’une longue journée de festival, car un participant heureux s’amusera et un auditeur blasé s’engagera quand même. Ils sont tout à fait fiables et cet album est un dix-neuvième album solide pour eux.