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Flashback : Souvenirs de Buddy Holly, Ritchie Valens et du « Big Bopper ».

Il y a 64 ans aujourd’hui (3 février 1959) que Buddy Holly, Ritchie Valens et J.P. « The Big Bopper » Richardson sont morts dans un accident d’avion après un spectacle à Clear Lake, Iowa. Les trois hommes se produisaient avec Dion &amp ; The Belmonts dans le cadre du Winter Dance Party Tour, qui devait couvrir 24 villes en trois semaines, du 23 janvier au 15 février. Holly, qui s’était séparé de son groupe de longue date, les Crickets, l’année précédente, était soutenu par un Waylon Jennings alors inconnu à la basse, Carl Bunch à la batterie et Tommy Allsup à la guitare.
Dion DiMucci dit que, bien que les spectacles soient toujours chauds, ses moments préférés de la tournée étaient de jammer dans le bus presque glacial sur le chemin de la ville suivante : [“Well, we used to play in the back of the bus — Ritchie Valens, myself and Buddy Holly. The Big Bopper didn’t join in, he sat in the front with his beer. But we would rock in the back of the bus. You talk about tapes — I wish there was a tape going on.”] (:14 OC : . . . bande en cours)
Tout au long de la tournée, le bus des musiciens était soit en panne, soit souvent sans chauffage. À un moment donné, il faisait si froid que le batteur de la tournée a eu des engelures, ce qui a obligé Angelo D’Aleo des Belmonts – ainsi que Valens – à faire double emploi en remplaçant le batteur. Lorsque la tournée arrive enfin au Surf Ballroom de Clear Lake, dans l’Iowa, le 2 février 1959, Holly avait prévu de prendre l’avion pour la ville suivante directement après le spectacle, plutôt que de braver le voyage en bus non chauffé de 430 miles jusqu’à Moorhead, dans le Minnesota. Il avait espéré arriver à leur prochain arrêt avec du temps pour se reposer et faire sa lessive.
Dion dit que le temps qu’il a passé avec Holly lui a laissé une impression profonde et durable, et il se souvient de lui comme d’un homme sage au-delà de ses années : [“I spent two weeks with him. And he was very mature for his age. I mean, I was 19 — he was 22. He was a very decisive guy. I don’t know if it was his upbringing, but I couldn’t make decisions that fast. I mean. . . Well, he rented a plane! At 22 years old, ‘O.K. listen’ — y’know, he was recruiting people — ‘Let’s fly out and we’ll just split it.’ But you think of a 22-year-old chartering a plane, that was his kind of personality.”] (:27 OC : . . . genre de personnalité)
Holly affrète un avion pour le transporter, lui et son groupe, à Fargo, dans le Dakota du Nord, près de Moorhead. Jennings et Allsup ont cédé leurs places à Richardson et Valens. Dion devait prendre l’avion à la place de Valens, mais il s’est rebiffé lorsqu’il a appris que sa part s’élèverait à 36 dollars, soit le montant exact du loyer mensuel de ses parents dans le Bronx. Quand Holly a appris que Jennings ne prendrait pas l’avion, il a dit : « J’espère que ton vieil autobus sera gelé ! ». Jennings a répondu : « J’espère que ton avion s’écrasera ! » Ce badinage amical allait hanter Jennings pendant des années. Valens, qui était malade, a dit à Allsup : « Je vais tirer à pile ou face pour le siège restant. » À pile ou face, Allsup perd son siège, mais gagne le reste de sa vie.
Le Beechcraft Bonanza rouge a décollé de Mason City, Iowa, à dix miles à l’est de Clear Lake, vers 1h50 du matin le 3 février 1959. Un vent froid a immédiatement fait place à la neige, ce qui a réduit considérablement la visibilité. Le sol est déjà recouvert de blanc. Le pilote n’avait peut-être pas l’habitude des instruments de bord.
L’avion n’a jamais atteint le Minnesota.
Quelques minutes après le décollage, une aile a heurté le sol et le petit avion s’est mis en tire-bouchon. Les trois jeunes stars et le pilote Roger Peterson sont morts sur le coup. Au fil des ans, on s’est demandé si un pistolet avait été tiré accidentellement à l’intérieur de l’avion, mettant hors d’état de nuire ou tuant le pilote. L’explication la plus logique suggère qu’enveloppé dans une mer de neige blanche, Peterson a simplement piloté l’avion jusqu’au sol.
Au moment du crash, Buddy Holly avait 22 ans. Ritchie Valens avait 17 ans, et le Big Bopper 28.
Buddy Holly est né à Lubbock, au Texas, le 7 septembre 1936, sous le nom de Charles Hardin Holley. Bien que nombre de ses plus grands succès des années 1950, tels que « Peggy Sue », « Not Fade Away », « Every Day », « Maybe Baby », « Well… Alright » et « That’ll Be The Day » aient résisté à l’épreuve du temps, l’influence ultime de Buddy n’a pas été celle d’un interprète mais celle d’un auteur-compositeur. Buddy Holly a contribué à l’émergence d’un tout nouveau genre, en servant d’inspiration principale à la nouvelle génération d’auteurs-compositeurs de rock, dont les plus importants sont John Lennon et Paul McCartney, Gerry Goffin et Carole King, Mick Jagger et Keith Richards, Paul Simon, Pete Townshend, Brian Wilson et Mike Love, Ray Davies et Bob Dylan.
Paul McCartney a longtemps cité Buddy Holly comme sa principale influence en matière d’écriture de chansons ; il a ensuite acheté le catalogue de chansons de Holly. Il lui a rappelé la scène du 3 février 1959 : [“I remember being in my old school playground, getting there in the morning, and we used to have a little thing called ‘Smoker’s Corner,’ where those of us who were about 15, 16, or something, would, y’know, think we were real hoods, smoke a quick Woodbine (cigarette) before we went to class early in the morning. And someone had a Daily Mirror — and there, on the headline: ‘Buddy Holly Died.’ Oh my God. The rug was pulled out from underneath us. It was quite shocking. It’s one of those events where people can remember where they were.”] (:28 OC : . . . où ils étaient)
Graham Nash se rappelle comment lui et Allan Clarke, cofondateur des Hollies, ont réagi à la nouvelle de la mort soudaine de Holly : [“I remember being on the street corner with my friend Allan Clarke, who later formed the Hollies with me — my best friend at the time — crying our eyes out. I mean we lost — not only Buddy, but the ‘Big Bopper’ and Ritchie Valens. Y’know, I wasn’t as much into their music, although I knew it, but I was totally involved in Buddy’s music and we were crying our eyes out.”] (:22 OC : … les yeux fermés)
Nous avons demandé à Nash ce qu’il pensait de Holly lorsqu’il l’a entendu pour la première fois en 1957 : [“Unbelievable. He was one of us, he was a rock star that had glasses. It wasn’t a sex thing, y’know, like Elvis (Presley) was with his swiveling hips. Buddy Holly touched people’s hearts in how simple his music was and how attainable it was for everybody. I mean, who doesn’t know a Buddy Holly song? I was looking the other day at The Rolling Stone 500 Best Songs Of All Time and he’s got four of them in there! We called ourselves the Hollies for God sake. And he definitely without question influenced the Beatles.”] (:30 OC : … a influencé les Beatles)
Paul McCartney a sans aucun doute été le plus grand défenseur de la musique de Buddy Holly au fil des décennies : [“It’s great music, Buddy’s. It’s very evocative for those of us who were around then. Y’know, it really sums up the period. And a lot of it still plays now, still sounds good.”] (:08 OC : . . . toujours aussi bon)
Paul McCartney a rappelé qu’en dehors de l’écriture de chansons, Buddy Holly l’a inspiré, lui et John Lennon, de bien d’autres manières : [“The thing about Buddy was, whereas Elvis (Presley) was this unattainable, gorgeous, god; Buddy was the boy next door. And I remember John being particularly pleased — he could now put his glasses on. ‘Cause John had big horn-rimmed glasses that he always had to take off when we played or when there were girls around. John, of course couldn’t see a bloody thing — he really was very short-sighted — so, he was very pleased when Buddy came around, ’cause he (could) actually put his horn-rims on and felt like a dude.”] (:25 OC : . . . comme un mec)
En février 1975, John Lennon a présenté son album de reprises, Rock N’ Roll, sur la chaîne WNEW de New York et a expliqué comment il avait réenregistré une reprise presque parfaite de « Peggy Sue » de Buddy Holly : [“In fact, when I was doing it, I did Deja vu. It came back to me, I didn’t even have to read the words, which I did on most of them. And this I was singing when I was 16, or something. And it’s virtually how Buddy did it — but not quite as good, but it’ll do!”] (:11 OC : . . . mais ça fera l’affaire)
L’une des premières acquisitions majeures de McCartney pour sa société MPL Communications est le catalogue de Buddy Holly. Bien que McCartney n’ait pas hésité à utiliser ses chansons des Beatles dans des publicités et des films, il admet qu’il est sur une pente glissante lorsqu’il s’agit des chansons légendaires de Buddy Holly : [“It really is very difficult. With the Buddy Holly stuff I do have the right to sort of let people use it, ’cause we’re the publishers of that, we can do it. So I think, generally, I don’t like it — particularly with the Beatles stuff. I don’t know, there might be people out there who say that you shouldn’t do it with Buddy. I don’t know, I’ve done it once or twice with him, but I don’t really like doing it, I must admit. But you get your advisers saying, ‘Okay, so you’re going to turn down all that money, are you?’ It’s a very difficult decision, y’know? If I was being purist, I’d say, ‘No one should do it.’ I mean, my heart says that, but, y’know, you’re not always as pure as you think.”] (:35 OC : . . . comme vous le pensez)
Lors de l’étape du Winter Dance Party du 31 janvier 1959 à l’Armurerie de la Garde Nationale de Duluth, Minnesota, un Bob Dylan de 17 ans se tenait debout, serré contre la scène. Lors de la cérémonie des Grammy Awards de 1998, alors qu’il recevait le Grammy de l’album de l’année pour Time Out Of Mind, Dylan a rendu hommage à Holly et a parlé de la seule fois où il a vu son héros se produire : [“And I just wanted to say that one time when I was 16 or 17-years-old, I went to see Buddy Holly play, and I was three feet away from him. And he looked at me. I just have some kind of feeling that he was — I don’t know how or why — but, I know he was with us all the time we were making this record in some kind of way.”] (:19 OC : . . . en quelque sorte)
Mick Jagger a expliqué l’influence de Buddy Holly sur tous les futurs rockeurs de la British Invasion : [“Every English person you talk to, from my generation, at least, will tell you that Buddy Holly was — he was a big influence as a songwriter. And he wrote all these songs in a very short period of time, and they’re all very simple. And he was very big in England, I think he toured only once; I saw him on stage. But he was a very big influence.”] (:18 OC : . . . très grande influence)
Keith Richards a rappelé que Buddy Holly était le prototype du musicien de rock qui pouvait écrire, enregistrer et interpréter ses propres morceaux : [“The beauty of Buddy’s thing to me is the self-containedness of it all. He didn’t need anybody else, he didn’t need, y’know, songs, but just put it all together. He had a great band — God knows how he got it together, but he was the first one to do it. I mean, until the Beatles turned up and Bob Dylan, who strengthened, y’know, writing your own material, nobody was in that position — Elvis (Presley) hardly wrote a song in his life. Jerry Lee Lewis has written one, all the other guys didn’t do it. And it was in that respect, Buddy was streets ahead of his time.”] (:29 OC . . . de son temps)
Les trois stars déchues, Holly, Valens et Richardson, sont devenues bien plus importantes à leur mort que durant leur courte carrière. Bien que talentueux en soi, Valens – qui n’a eu qu’un seul tube double A avec « La Bamba » et « Donna » – n’était pas encore une grande star au niveau de Holly. Le « Big Bopper » – qui, en 1959, avait écrit et produit le tube numéro un de Johnny Preston en 1960, « Running Bear » – était un artiste fantaisiste dont le travail de jour était un disc-jockey farfelu. Bien que la carrière de Valens ait pu atteindre d’autres sommets, il est plus que probable que « The Bopper » serait resté davantage une « personnalité » du rock qu’une force musicale pour les âges. Mourir en même temps que Holly a fait d’eux deux des immortels du rock.
Plusieurs films mettant en scène cette tragédie ont été réalisés au fil des ans, notamment The Buddy Holly Story, nominé aux Oscars en 1978, mais historiquement inexact, et La Bamba, le biopic de 1987 qui retrace la vie de Valens.
Selon plusieurs sources, dont Jennings, les plans d’après-tournée de Holly étaient de se réunir à nouveau avec les Crickets – le batteur Jerry « J.I. » Allison et le bassiste Joe B. B. Allison. Allison et le bassiste Joe B. Mauldin – et de continuer avec Allsup à la guitare solo. Holly prévoit également de créer sa propre maison de disques – Prism Records – et de signer Jennings comme premier artiste. Juste avant sa mort en 2022, J.I. Allison s’est souvenu de l’accord que lui et Holly avaient conclu avant qu’il ne s’installe à New York en 1958 : [“The last time I saw Buddy as a matter of fact he said, ‘O.K., if you’re not gonna move to New York, y’all just work as ‘the Crickets’ and I’ll work as ‘Buddy Holly’ and if it doesn’t work out for either one of us we’ll get back together, okay?’ And we said ‘Fine.’ And Waylon told me that Buddy was talking to him on that last tour and said ‘I’m going to get J.I. and Joe B. back.’”] (:17 OC : . . . Joe B. back)
Maria Elena, la veuve de Buddy Holly, qui a fait une fausse couche peu de temps après sa mort, se souvient de leur séjour à New York comme d’une révélation pour lui, alors qu’il explorait la scène folk de Greenwich Village et jouait presque tous les matins avec des musiciens au Washington Square Park, qui se trouvait pratiquement juste devant son immeuble, le Brevoort : [“He really liked the excitement, and at that time that’s where — as they say, where the action was. New York at that time was for musicians. On top of that, that’s where I’m from. That’s where the Brevoort is on Fifth Avenue, close to Washington Square Park. And that was something that Buddy really enjoyed, because that’s where he saw that he could start a new career.”] (:39 OC : . . . une nouvelle carrière)
Elle se souvient que Buddy se produisait gratuitement, presque tous les jours, avec des musiciens locaux dans le parc : [“Right in the fountain — y’know, they’d have the benches there in the morning. We’d walk to Washington Square Park, and that’s where a lot of musicians congregated. Bud would sit with a guitar and start playing, and then all of a sudden you see all these people gravitating towards him. They’d say, ‘Are you Buddy Holly — ‘That’ll Be The Day’?’ And then. . . little by little, we did that every day.”] (:27 OC : . . . que tous les jours)
Les frères Everly partaient souvent en tournée avec les autres ancêtres du rock n’ roll, et Don et Phil Everly ont tous deux noué une relation immédiate et étroite avec Buddy Holly. Le regretté Phil Everly, qui portait le cercueil aux funérailles de Holly en 1959, a évoqué la scène des premières tournées du rock dans un documentaire à venir intitulé Inventing Rock N’ Roll, produit par Everly Films : [“The first time I met Buddy Holly was. . . Don and I joined a big package tour, y’know. . . I believe it was the Fats Domino tour. Everybody was on it — it was something. And, what it was, everybody was down in the, like, locker rooms, like at a sports event y’know, with a — everybody had a hook (laughs), y’know, for your wardrobe, and we all sat on benches and we were all in the same room and that’s when we first met him. I was 18 at the time, so it was like going to college. Everybody was a contemporary and all that. It was like being in a fraternity (laughs), it was really, really something. We rode buses together on the tour and just was the best of. . . I always call it the golden age of rock.”] (:41 OC : . . . âge du rock)
Au fil des ans, la légende de Buddy Holly n’a cessé de grandir, sa musique ouvrant la voie à la British Invasion et au mouvement naissant des chanteurs/compositeurs de la fin des années 60 et du début des années 70. En 1971, le tube numéro un de Don McLean, « American Pie », s’ouvrait sur le narrateur apprenant la nouvelle de la mort tragique de Holly, inventant ainsi l’expression « The Day The Music Died ».
Ces dernières années, on a découvert que Ritchie Valens a eu un effet direct sur la scène rock du sud de la Californie dans les années 1960. À la fin des années 50, Valens a donné des leçons de guitare à John Maus, de Hawthorne. Ce dernier, aujourd’hui disparu, a changé son nom en John Walker pour former les Walker Brothers. Il a ensuite donné des leçons de guitare aux futurs Beach Boys, Carl Wilson et David Marks.
La musique de Buddy Holly a également survécu grâce à diverses rééditions au fil des ans. Paul McCartney a acheté les droits d’auteur de sa musique en 1976 et a lancé la « semaine Buddy Holly » annuelle, le 7 septembre, jour de l’anniversaire de Holly.
Les Crickets – menés par J.I. Allison et Sonny Curtis – se sont finalement séparés en 2016, l’année suivant la mort du bassiste Joe B. Mauldin.
Le regretté J.I. Allison nous a confié qu’aujourd’hui encore, son plus grand souhait est de donner un coup de jeune aux derniers enregistrements de Holly, qu’il a enregistrés dans son appartement de New York, dans les semaines précédant sa mort. Les 14 morceaux comprennent « Peggy Sue Got Married », « Crying, Waiting, Hoping » et d’autres qui ont été ajoutés par d’autres musiciens au fil des ans : [“I think it would be great fun to go do that, and, and I think those are some of the best songs Buddy ever wrote. The tape machine he did that on was the same machine that we recorded ‘That’ll Be The Day’ and ‘Peggy Sue’ and, you know, all those things (on). The quality of ‘The Apartment Tapes’ was great!”] (:13 OC : . . . les cassettes étaient géniales !)
Récemment sorti, Buddy Holly With The Royal Philharmonic Orchestra : True Love Ways. Cette collection, qui fait suite à des ensembles similaires des Beach Boys, d’Elvis Presley, de Roy Orbison et d’Aretha Franklin, comprend une douzaine de succès classiques de Buddy Holly, avec sa voix originale et des pistes d’accompagnement nouvellement doublées. L’album est disponible dès maintenant en version numérique et en pré-commande sur CD et vinyle deux LP.
La liste des titres de Buddy Holly With The Royal Philharmonic Orchestra : True Love Ways est :  » True Love Ways « ,  » It Doesn’t Matter Anymore « ,  » Everyday « ,  » Heartbeat « ,  » Raining In My Heart « ,  » Oh Boy ! « ,  » Rave On « ,  » Words Of Love « ,  » That’ll Be The Day « ,  » Peggy Sue « ,  » Moondreams  » et  » Maybe Baby « .