Chroniques

Muse – Will of the People (2022)

Pays : ROYAUME-UNI
Style : Rock
Note : 8/10
Date de sortie : 26 août 2022
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Voici un autre grand groupe de rock britannique moderne qui fait partie du grand vide dans mes connaissances. Je suis souvent tombé sur Radiohead, mais j’ai en quelque sorte évité des groupes comme Coldplay, Muse et Placebo, avec la croyance erronée qu’ils étaient à la fois alternatifs et populaires, ce que mon cerveau ne peut pas calculer. J’aurais dû les découvrir il y a longtemps, bien sûr, mais trop de groupes, trop peu de temps. Music me donne l’excuse de le faire maintenant et mes oreilles s’ouvrent.

Parmi ces groupes, si l’on se base sur leurs dernières sorties, je pense que Muse doit être mon préféré. Ils sont tout aussi ancrés dans la musique de Queen que les Darkness et, étant donné qui joue de la batterie pour ces derniers, je dirais que c’est très révélateur. Et ils prennent tous les aspects de Queen, y compris la diversité qui sous-tend tout ce qu’ils font. Liberation est sûrement le clin d’œil le plus évident à Queen cette fois-ci, du piano solo Freddy Mercury-esque et de l’ouverture vocale aux harmonies vocales opératiques qui se développent, mais ce n’est pas le seul. Il suffit d’écouter le solo de guitare sur You Make Me Feel Like It’s Halloween et dites-moi que ce n’est pas tout droit sorti du livre de Brian May !

En fait, Queen est omniprésent dans cet album, même si ce n’est pas la seule influence que le groupe souhaite canaliser. Ils sont présents sur le titre d’ouverture, un hymne glam rock old school, comme si nous étions de retour à Top of the Pops avec Sweet and Mud et l’autre légende de l’époque dont on ne parle plus. Il y a définitivement du John Kongos là-dedans et du gospel aussi, une version pop qui tape dans les mains comme Spirit in the Sky. C’est impossible à ignorer.

Ils sont là sur Verona, une chanson pop émouvante menée par une ligne de clavier à la Queen qui ne peut qu’avoir été quelque part sur The Works, surtout avec le rythme qui la rejoint à mi-chemin, et avec une autre voix envoûtante de Matt Bellamy qui doit beaucoup à Mercury. Ils sont là sur la dernière chanson, We are Fucking Fucked, qui, comme son titre pourrait le suggérer, est aussi alt rock que possible, mais c’est un grower, passant d’un ton sombre à une célébration Prodigy-esque. C’est la nature staccato des chœurs pendant le breakdown frénétique à la fin qui est le plus Queen.

Et, bien sûr, on les retrouve dans Liberation, qui est tellement Queen qu’il est choquant de reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une reprise. Les notes de fausset que Matt Bellamy frappe ne sont sûrement pas aussi naturelles pour lui qu’elles l’étaient pour Mercury, mais il est certainement capable de faire le travail et de les faire fonctionner. C’est fascinant d’entendre un groupe qui est si manifestement influencé par un groupe mais qui prend tant d’aspects différents de leur son. Les quatre chansons que j’ai mentionnées appartiennent à des genres différents, mais ce sont toutes des Muse et elles ont toutes des racines dans Queen.

Cela montre bien que Muse n’est pas un groupe à un coup et que la diversité de ce disque va bien au-delà des chansons que je viens de mentionner. Compliance est de la pop d’arène, avec de l’électronique tranchante, même avec un rythme rock et une escalade comme une chanson rock. Won’t Stand Down est une autre chanson pop/rock qui s’alourdit au fur et à mesure, ce qui semble être une habitude pour Muse. Ghosts (How Can I Move On) fait de même, passant d’une ballade avec un piano comme une cascade à une power ballade claire.

L’électronique s’immisce souvent. On peut presque entendre le spectacle de lumières derrière Compliance. Euphoria est poppy, entraînant et européen. You Make Me Feel Like It’s Halloween ajoute un orgue à l’esprit disco européen, ce qui est fascinant, surtout quand on y ajoute du Michael Jackson. C’est une version funky de la saison et il faut absolument qu’elle se termine par une vidéo animée. Et, comme mentionné, il y a beaucoup de piano clair ici aussi. Il semble que Bellamy ne soit pas seulement le chanteur, mais aussi le guitariste et le claviériste. Il fait un tas de choses ici, bien qu’il y ait d’autres membres du groupe : Chris Wolstenholme à la basse et Dominic Howard à la batterie.

Kill or Be Killed commence avec l’électronique la plus intense et reste lourd par ailleurs, facilement la chanson la plus lourde de l’offre. Au début, c’est à la fois nerveux et accrocheur, comme System of a Down, mais ça se calme un peu, à l’exception d’un rythme effréné de Howard, puis ça se met en place avec une guitare lourde. Le riff lourd de la seconde moitié rappelle une partie lente des premiers Metallica et c’est aussi un solo de guitare clairement metal. Muse peut devenir tellement pop qu’il en devient disco, mais il peut aussi devenir heavy. Ils ont un éventail impressionnant et c’est ce que j’aime le plus chez eux.

Et donc, une fois de plus, après m’être concentré sur la découverte d’obscurs joyaux de groupes à faire découvrir au monde (et à moi), je me retrouve en retard à une fête grand public. C’est le neuvième album studio de Muse et ils sont énormes depuis leur deuxième album, Origin of Symmetry, en 2001. Je n’ai donc aucune excuse, mais je suis très heureuse d’avoir enfin commencé à rattraper mon retard.