Chroniques

One Horse Band – Useless Propaganda (2023)

Pays : Italie
Style : Garage Rock
Note : 7/10
Date de sortie : 7 Apr 2023
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J’avais prévu de chroniquer le troisième album de John Diva and the Rockets of Love aujourd’hui, mais je me suis retrouvé à chercher trop loin pourquoi il m’avait déçu pour reconnaître rapidement que, si j’écrivais une critique, ce serait le genre de critique négative que j’essaie d’éviter. Au lieu de cela, j’en ai écouté d’autres et je suis resté sur ma faim jusqu’à celui-ci, d’un groupe milanais qui joue une forme intéressante de rock garage. J’ai failli abandonner celui-ci aussi, parce que le morceau d’ouverture, Santa Claus, ne commence pas du tout comme ça, son approche ressemble plus à une tentative de fusion de Tom Waits et de Shane MacGowan en une voix unique et cool. Et c’est très bien, mais ce n’est pas ce que je recherchais.

Cependant, je ne l’ai pas éteint parce que j’étais intéressé de voir où l’album allait, et il a pris une direction très différente au bout de quelques minutes et surtout lorsque Killing Floor a fait son apparition. C’est là que le rock garage fait son apparition, avec un batteur qui a l’air de n’avoir que trois fûts dans son kit mais qui se fait un plaisir de frapper sur chacun d’eux pour nous. Les voix sont toujours délibérément imbibées de whisky, mais elles sont beaucoup plus emphatiques et conduisent des mélodies plutôt que des introspections d’auteur-compositeur-interprète. La guitare déchire et le kazoo… disons qu’on dirait que quelqu’un joue du kazoo ici et je ne juge pas parce que ça sonne bien, comme une bande de musiciens intéressants qui font un bœuf dans leur garage.

Au fur et à mesure que l’album avance, on a l’impression que le groupe recule de plus en plus dans le temps. Supersonic se débarrasse du kazoo mais conserve tout le reste et semble primitif, comme quelque chose que les Sonics auraient pu enregistrer il y a bien plus de décennies qu’il n’est confortable d’y penser. It’s a Gimmick souligne le fait qu’ils aiment regarder en arrière, parce qu’elle sonne comme une chanson pop des années 50, jouée à fond mais de façon simpliste, une sorte de Dion &amp ; The Belmonts. Elle est inhabituelle parce que le chanteur de One Horse Band, quel qu’il soit, chante les couplets et laisse le refrain à un choriste. Elle s’alourdit également quand on ne s’y attend pas, ce qui est une autre touche savoureuse.

Comme on peut s’y attendre pour du rock garage, il y a aussi un son punk ici et c’est clair une fois qu’on arrive à Useless Propaganda et Hello Charlie. Cette voix rauque suggère des influences punk traditionnelles mais un esprit post-punk dans les mélodies. J’entends les Clash ici, à la fois le son original du premier album et les aventures ultérieures qui l’ont dépassé. Bien sûr, ce n’est pas la seule couche, car Useless Propaganda se termine par une sorte de refrain des Supremes et Hello Charlie ajoute une trompette pour lui donner un côté plus avant-gardiste. C’est un mélange enivrant qui met en évidence l’énergie qui doit régner dans le garage du One Horse Band les soirs de répétition.

L’énergie diminue à certains moments pour faire de l’effet, car One Horse Band n’est pas un monstre à lui tout seul. Dans Ice Cream, la puissance est dépouillée en un éclair pour laisser le chanteur revenir au murmure de Waits sur le morceau d’ouverture, sur fond de blues lent et bruyant, et I Sing s’ouvre sur un air folk délicat qui semble être joué dans un café branché, avant de se lancer dans un garage punk à fond, juste pour choquer les hipsters qui sirotent leurs cafés artisanaux hors de prix. A Little More est également délicat, mais il le reste, même s’il prend de l’ampleur. Il présente une facette différente du groupe, mais il est efficace. Ce que je trouve étrange ici, c’est que je n’étais pas convaincu par la voix calme sur Santa Claus, mais que je l’adore sur Ice Cream et A Little More.

En fin de compte, si je passais devant le garage du One Horse Band pendant une de leurs répétitions, je m’arrêterais absolument et j’écouterais. Au début, je ne penserais pas qu’ils sont spéciaux, juste qu’ils sont bons dans ce qu’ils font, mais au fur et à mesure que le temps passerait et que les chansons s’enchaîneraient, mon estimation de leur valeur continuerait de croître. Il y a beaucoup plus sur cet album que ce que l’approche initiale suggère et c’est tout à fait savoureux.

Et, tout cela dit, je vous ai probablement induit en erreur, car le mot clé de One Horse Band n’est pas Band mais One. En effet, il n’y a qu’un seul musicien, si l’on fait abstraction de la trompette que Tom Moffet apporte à Hello Charlie, et il s’appelle One Horse Band parce qu’il porte une fausse tête de cheval partout en public, de la même manière que Buckethead porte un seau de poulet frit. Oh, et oui, il se produit en tant qu’homme-orchestre dans le sens où il joue de plusieurs instruments en même temps sur scène. C’est pourquoi le son de la batterie est si simple. Il s’agit de son troisième album.

Quel est son nom et que cache-t-il ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais il a l’air génial. Quels sont les musiciens célèbres qui vivent à Milan mais que l’on ne voit jamais aux concerts du One Horse Band ? Les esprits curieux veulent le savoir.