Chroniques

Ozzy Osbourne – Patient Number 9 (2022)

Pays : ROYAUME-UNI
Style : Heavy Metal
Note : 7/10
Date de sortie : 9 Sep 2022
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Les lecteurs réguliers savent que je donne rarement une mauvaise critique, préférant ne pas faire de critique plutôt que de perdre mon temps à dénigrer quelque chose. Il y a quelques années, c’était le légendaire Ozzy Osbourne, qui avait sorti non seulement un autre album médiocre, Ordinary Man, dans une série d’albums médiocres remontant aux années 90, mais aussi un album qui était souvent assez horrible. Comme il n’est guère prolifique de nos jours, je n’avais guère d’espoir qu’il sorte un jour un autre classique et j’espérais dans ma dernière ligne qu’il sorte un album qui ne déçoive pas fondamentalement.

Eh bien, je suis là, deux ans plus tard, et voici cet album. Non, ce n’est pas Blizzard of Ozz et ce n’est pas Bark at the Moon mais il ne déçoit pas fondamentalement et il est même sacrément bon. Tu as mis du temps à retrouver la forme, Oz ! Si c’est ce qui se passe lorsqu’une crise survient et que vous considérez le retour à la maison comme une priorité parce que les États-Unis sont devenus trop fous même pour vous, alors merci, COVID. Ozzy a inclus au moins quelques chansons fortes sur chaque album qu’il a sorti, même les moins bons, mais la cohérence lui a longtemps échappé jusqu’à maintenant. C’est l’album le plus cohérent qu’il ait sorti depuis le dernier millénaire.

Comme pour Ordinary Man, il ignore son groupe de tournée actuel pour faire appel à un ensemble de musiciens différents, dans ce cas une collection d’entre eux digne de figurer au générique de la plupart des morceaux. Zakk Wylde est sur un grand nombre d’entre eux, neuf sur treize, mais le multi-instrumentiste Andrew Watt est sur encore plus, No Escape from Now étant la seule exception. En revanche, les invités sont des notables : Le coéquipier d’Ozzy au sein du groupe Black Sabbath, Tony Iommi, sur deux albums, Jeff Beck sur deux albums et Mike McCready, Josh Homme et Eric Clapton, sur un album chacun. Les bassistes sont Robert Trujillo, Duff McKagan et Chris Chaney de Jane’s Addiction, tandis que Chad Smith et le regretté Taylor Hawkins se partagent les fonctions de batteur. Ce ne sont pas des noms mineurs.

La bonne nouvelle est qu’ils ne se font pas trébucher en essayant de se mettre en valeur. L’avantage secondaire est que les invités ne font pas l’album, ils l’élèvent simplement. C’est un bon album car les chansons sont de meilleure qualité que d’habitude, la cohérence est là pour la première fois depuis longtemps et même Ozzy est un peu moins surproduit que ce n’est le cas ces derniers temps. Le fait que Jeff Beck vienne faire un solo sur quelques chansons n’est qu’un bonus.

En fait, la meilleure chanson du point de vue de la guitare est sûrement la première de la paire d’Iommi, No Escape from Now, qui est joyeuse dès le départ mais qui se met vraiment en route au bout de quatre minutes et nous laisse le sourire aux lèvres. Wylde a quelques moments pour briller, avec Mr. Darkness particulièrement fort en raison de ce qu’il a à apporter à la table. Et, bien qu’il ait été une déception pour la race humaine ces derniers temps, Clapton s’amuse beaucoup sur One of Those Days, avec Duff McKagan et James Poyser des Roots pour faire bonne mesure. C’est vraiment une chanson d’Ozzy, mais la touche de Clapton est définitivement reconnaissable.

Et je dois cesser de m’attendre à ce qu’un paragraphe comme celui-ci soit suivi d’une note déplorant que ce soit là tout ce qui est bon, car ce n’est pas le cas ici. Bien sûr, certaines de ces chansons sont clairement meilleures que d’autres, mais aucune d’entre elles ne laisse tomber le groupe et j’ai apprécié chacune d’entre elles, du titre d’ouverture d’un single, qui s’égare en territoire Alice Cooper, à l’outro à l’harmonica, Darkside Blues, qui porte bien son nom et aurait pu être plus long sans perdre son intérêt. Je n’ai même pas senti que la power ballade symbolique, God Only Knows, était un obstacle.

Bon retour, Ozzy. Non seulement tu as sorti un album solide alors que je pensais que tu ne le ferais plus jamais, mais tu l’as fait avec plus d’une heure de musique. Maintenant, si c’est le modèle qui va faire l’affaire, j’espère que tu vas faire venir un smörgåsbord de talents dans le studio dans quelques années pour qu’ils aient un moment sur un ou trois morceaux avec le Prince des Ténèbres et qu’on en tire un autre plaisir.