Chroniques

The 69 Eyes – Death of Darkness (2023)

Pays : Finlande
Style : Rock gothique
Note : 7/10
Date de sortie : 21 Apr 2023
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Je suis sûr qu’il y a quelque chose de superstitieux à y lire, mais Death of Darkness est encore un treizième album. Chaque jour, ma deuxième chronique porte toujours sur un groupe plus établi que la première, une approche délibérée qui me permet de couvrir de nouveaux groupes tout en restant à l’écoute des anciens, et ceci, par pure coïncidence, est un troisième treizième album d’affilée après Holy Moses et Kamelot. Celui de demain ne sera pas le quatrième. Je viens de vérifier.

Cette fois, il s’agit de 69 Eyes, un groupe finlandais qui n’a connu qu’un seul changement de line-up en trente-quatre ans de carrière, mais qui a traversé un certain nombre de genres au cours de cette période, commençant plutôt dans un style glam rock, puis évoluant progressivement vers le rock gothique, avec des incursions occasionnelles de l’autre côté de la frontière toujours mouvante entre le rock et le métal. Il s’agit de rock gothique, dans un style occidental, mais aussi d’une incursion plutôt agréable dans la musique pop sur l’ironique Gotta Rock. Bien sûr, il s’agit d’une chanson rock, mais la plus grande partie est construite avec une basse rôdée qui n’aurait pas été déplacée sur le Thriller de Michael Jackson. Inutile de dire que le chanteur Jyrki 69 ne ressemble pas du tout à Jackson.

Il ressemble davantage à Andrew Eldritch, avec une voix profonde et délibérée qui psalmodie et résonne avec un soupçon d’essoufflement. La dernière fois, sur 2019’s West End, une chanson en particulier criait les Sisters of Mercy et il en va de même ici. Il s’agit de Call Me Snake, une chanson entraînante avec un groove magnifique et un refrain mémorable. Call me Snake, Snake, Snake… Il faut dire que je préfère de loin les 69 Eyes modernes lorsqu’ils sont enjoués et énergiques, mais cela ne s’applique vraiment qu’à deux chansons. Call Me Snake est la meilleure d’entre elles, mais Drive n’est pas loin derrière et je ne suis pas surpris de découvrir qu’elle a précédé l’album l’année dernière en tant que tête d’affiche d’un EP de trois titres, Call Me Snake partageant ses grooves.

Ils se trouvent à des moments très différents de l’album. Drive apparaît après le morceau-titre d’ouverture, mais Call Me Snake n’arrive que lorsqu’il est appelé à démarrer la deuxième face. Cela le place après Gotta Rock, ainsi que California, avec un dynamisme semblable à celui de Cult, et un morceau particulièrement remarquable intitulé This Murder Takes Two. Il est remarquable pour l’apparition de Kat Von D, qui fonctionne bien, sa voix contrastant avec celle de Jyrki, mais aussi parce qu’il a une ambiance de ballade assassine alt country, filtrée à travers le gothique. C’est un morceau mémorable, bien plus discret que Call Me Snake ou Drive, mais qui n’en reste pas moins un moment fort.

Même avec Call Me Snake qui donne le coup d’envoi, la deuxième face n’est pas aussi forte que la première. L’autre morceau marquant est Dying in the Night, qui ressemble à une chanson de Billy Idol, avec une impulsion incessante de la basse et de la batterie, mais avec la guitare en retrait. Il n’y a que le chant et le rythme, ce qui n’est pas la pire décision pour cette chanson, mais la guitare solo de Bazie m’a manqué. Elle est présente sur Something Real, avec une autre sorte d’ambiance à la Billy Idol et un rythme plus rapide. L’album se termine avec Sundown and Outlaws, une autre chanson Cult-esque et une autre chanson plus lente qui met en valeur la voix résonnante de Jyrki et ce que je présume être des mélodies de synthétiseurs invités.

Il s’agit donc d’un autre album décent, comme on peut s’y attendre de la part des 69 Eyes, mais ce n’est pas la tuerie qu’il aurait pu être. Je devrais le faire écouter à certains de mes amis gothiques pour voir ce qu’ils en pensent. Il se peut qu’ils aiment vraiment les morceaux plus lents et qu’ils savourent chaque nouvelle sortie du groupe. J’aime bien aussi, mais le métalleux en moi veut toujours qu’ils accélèrent. Quand ils le font, sur des morceaux comme Call Me Snake et Drive, je suis au paradis. Jusqu’à ce qu’Eldritch découvre à quel point il est facile de nos jours de sortir un album complet tout en gardant un contrôle créatif total, ce sont ces chansons qui satisfont mon besoin de nouveaux morceaux de Sisters. Ce n’est qu’après ces chansons que je pourrai vraiment m’installer dans les morceaux plus lents et plus décalés d’un album moderne de 69 Eyes.